La justice genevoise renvoie les entrepreneurs en conciliation
Le patronat de la construction est débouté au pénal. La plainte qu’il a déposée à Genève contre les syndicats est retoquée et renvoyée devant un organe de conciliation neutre. Cela dans un climat social de plus en plus tendu et marqué par des interruptions de chantier qui se généralisent dans tout le pays.
Crédit image: Unia
Les maçons ne décolèrent pas et le font savoir. Leurs protestations s'étendent partout en Suisse.
La Société suisse des entrepreneurs (SSE) n’a pas la justice de son côté. La plainte qu’elle vient de déposer à Genève contre les syndicats Unia et Syna pour une violation prétendue de la paix du travail est rejetée, sans même être examinée dans le détail. Faute d’une procédure pénale, elle se contentera à sa demande d’une action en conciliation auprès d’un organe neutre.
La dégradation des conditions de travail sur les chantiers avaient pourtant décidé les syndicats à faire voter un préavis de grève dans le secteur. Unia et Syna vont donc passer à l’acte et la construction va interrompre le travail ces prochains jours. Le patronat a invoqué le caractère illégal de la mesure en vain.
Fermeté sur le
fond
La SSE souligne qu’elle regrette la décision de la justice de ne pas entrer en
matière sur ses arguments. Elle reste ferme sur le fond. Les actions syndicales
menées pour sensibiliser les ouvriers de la construction à leurs conditions ne peuvent
que compromettre une issue positive des négociations en cours entre les
partenaires sociaux.
La paix du travail est ancrée dans la convention collective encore en vigueur jusqu’à la fin de l’année, rappelle le patronat. Celui-ci dénonce des visites de chantier par des délégués syndicaux comme étant intempestives, voire même illégales.
Multiples
protestations
Les négociations vont se poursuivre dans un contexte très tendu. Bon nombre de
chantiers sont déjà à l’arrêt, surtout dans le nord-ouest de la Suisse. Les
maçons sont au coeur de la tourmente, en protestant contre l’instauration - proposée
par le patronat - d’une journée de
travail de 12 heures et d’une semaine de 58 heures.