La Comco prend une vingtaine de sociétés neuchâteloises pour cible
Le gendarme suisse de la concurrence va enquêter sur une vingtaine de sociétés neuchâteloises de construction et de génie civil. Des perquisitions déjà menées révèlent des soupçons de constitution de cartels de soumission illicite. Les sociétés visées se disent sereines.
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Les sociétés dans le collimateur de la Comco se montrent confiantes face aux enquêteurs.
Tous présumés innocents, mais tous visés. La Commission fédérale de la concurrence (Comco) étend une enquête démarrée en novembre dans le canton de Neuchâtel à la presque totalité des entreprises de construction et de génie civil travaillant sur ce territoire. Elle veut vérifier si les procédures d’attribution de mandats dans le secteur ont été conformes à la législation. Le processus va durer plusieurs années.
Dans un communiqué, la Comco explique que les entreprises qui concluent un accord préalable sur les prix à soumettre lors d’un appel d’offres constituent un cartel de soumission illicite. Cette structure peut nuire à l’économie et aux pouvoirs publics, rappelle-t-elle.
Dix ans de pratiques examinées à la loupe
L’enquête va
porter sur dix ans de pratiques dans les adjudications de mandats dans la
construction et le génie civil à Neuchâtel. Elle vise des entreprises dominant
le marché neuchâtelois. Une vingtaine de sociétés devront ainsi s’expliquer
devant les commissaires mandatés par la Confédération. Sans forcément être pris
en faute. Les soupçons ont d’abord porté en novembre dernier sur le génie civil
avant de s’étendre. Des perquisitions ont été notamment menées et du matériel
informatique saisi. Plusieurs entreprises visées par le gendarme de la
concurrence affirment n’avoir rien à se reprocher.
Le canton de Neuchâtel rappelle aussi que les constructions illicites non dénoncées affaiblissent le dispositif législatif en pénalisant les particuliers. La surveillance des procédures incombe souvent aux communes. Toutefois, peu d’infractions ont été publiquement constatées dans la période visée par l’enquête fédérale.