Holcim veut investir des centaines de millions pour un béton neutre en CO₂
Zéro CO2 d’ici 28 ans ! Voici l’objectif ambitieux du cimentier Holcim qui mise notamment sur une économie plus circulaire, un recours accru au train et un projet-pilote de cuisson de roche à plus basse température. Les investissements se calculent en centaines de millions. A condition qu’Holcim décroche l’extension de sa carrière d’Eclépens (VD).
Crédit image: Holcim
L'avenir de la carrière d'Holcim à Eclépens est suspendu à un recours du Tribunal fédéral et au sort de l'initiative cantonale vaudoise «Sauvons le Mormont». Les investissements massifs et les projets envisagés sont donc eux-aussi en stand-by.
L'industrie du ciment est responsable, au niveau mondial, de 8% des émissions de CO2, soit deux fois plus que l'aviation. Pas étonnant dès lors qu’Holcim soit considéré comme une des entreprises les plus polluantes de Suisse. Lundi à Eclépens (VD), au pied de la carrière devenu tristement célèbre depuis l’occupation de la colline du Mormont par des zadistes, le géant du ciment a dévoilé ses objectifs environnementaux: zéro CO2 d’ici 2050.
- 40% en trente ans
Les mesures prises par Holcim pour
réduire l’impact environnemental ne datent pas d’hier. Le groupe zougois
affirme avoir déjà réduit ses émissions de CO2 de près de 40% depuis 1990. Mais
pour réussir son pari – d’ici 28 ans seulement – la multinationale mise
notamment sur l'économie circulaire, en réutilisant notamment des matériaux récupérés
sur les chantiers. L’objectif est de multiplier par sept les tonnes de
granulats recyclés (gravier et sable) dans sa gamme de bétons.
Four basse température
Holcim compte
aussi remplacer en partie l’énergie fossile en brûlant divers types de déchets (pneus, terres polluées, boues de STEP) et de
matériaux recyclés pour alimenter son four. Encore plus ambitieux, une
installation pilote avec un nouveau four baptisé « SynMIC » doit être
capable de carburer aux déchets minéraux.
Tournant à plus basse température, 900 degrés au lieu des 1450 du four
actuel, il doit baisser le taux de calcaire nécessaire, prolongeant ainsi la
durée d’exploitation de la carrière, tout en émettant moins de CO₂.
Captage de CO2
Pour réduire son
empreinte carbone, Holcim veut également améliorer sa logistique et aura plus
recours au train. Il renforcera également sa production photovoltaïque et
étudie les possibilités offertes par la géothermie profonde. Un projet-pilote a également
été lancé, en collaboration avec l'EPFZ, pour capter le CO2.
A condition que…
Holcim
envisage donc des centaines de millions d’investissements, notamment sur son
site vaudois d’Eclépens. Mais pour cela, il faut qu’on lui accorde l’extension
de la carrière. Et ce n’est pas encore gagné. Un recours
au Tribunal fédéral est toujours pendant, de même que l’initiative cantonale
«Sauvons le Mormont» qui propose ni plus ni moins que de faire cesser
l’exploitation