Genève veut remplacer ses citernes de carburant par du logement
Devant la baisse du nombre de cuves de stockage de combustibles pétroliers en Suisse, le canton de Genève se sent pousser des ailes. Le site de Vernier est au centre d’un immense projet de mutation urbaine, avec, notamment, la construction d’un nouveau quartier mixte. Les urbanistes sont à son chevet.

Crédit image: Etat de Genève
Genève compte sur la baisse des besoins suisses de réserves stratégiques en carburants pour envisager le développement d’autres affectations du site pétrolier de Vernier.
C’est dans l’air du temps. Le stockage des combustibles dérivés du pétrole n’a plus besoin d’autant de citernes que par le passé. A tel point que le canton de Genève doit envisager l’avenir du site de Vernier et de ses 120 cuves actuelles. Avec la possibilité de ne plus renouveler les contrats passés avec les importateurs de carburant et d’huiles minérales dans le périmètre des douanes, pour autant que ceux-ci touchent des terrains en mains publiques. L’urbanisation croissante de la zone fournit donc aux aménagistes genevois l’opportunité de développer d’autres affectations pour ce site devenu névralgique pour l’approvisionnement en Suisse, du fait de sa localisation près de l’aéroport.
Un enjeu de
mobilité
Le site pétrolier de Vernier se trouve au cœur d’une ville en plein développement.
Il longe le quartier de l’Etang, ouvert il y a quelques années, et se situe au
centre de plusieurs projets d’envergure, comme la venue de la Voie verte d’agglomération
en rive droite du Rhône. De plus, il est proche de sites naturels importants pour
le canton, comme le bois des Frères ou
les rives du Rhône. Assez d’éléments qui conduisent le canton à confier l’avenir
de la zone aux urbanistes.

Crédit image: Etat de Genève
Les citernes sont construites à proximité de sites naturels d’importance cantonale.
C’est donc bien une mutation urbaine envisagée pour ce site de citernes. Logements, commerces, équipement publics, zones industrielles, espaces de verdure, tout est sur la table des planificateurs. C’est un nouveau quartier qui pourrait se construire à terme sur une partie de ce site. Le canton indique aussi que l’abandon du mazout pour le chauffage des bâtiments, la promotion des énergies renouvelables, peuvent mettre en question la taille de ce vaste dépôt de carburants et d’huiles minérales, actuellement le plus grand de Suisse.

Crédit image: Etat de Genève
Les ruisseaux passant par la zone pétrolière pourraient être renaturés.
Parmi les mesures déjà envisagées, la préservation du patrimoine naturel occupe déjà une large place. Trois ruisseaux qui traversent le site pourront être renaturés. L’entrée routière en ville de Genève pourra aussi être repensée. Il s’agit aussi que la Ville de Vernier, confrontée à un vrai boum immobilier depuis des années, puisse occuper une meilleure position dans le canton, face à l’hypercentre de la cité de Calvin.
Mode de
gouvernance à changer
Le canton de Genève va donc changer le mode de gouvernance de ce secteur
devenant de plus en plus surdimensionné. Il entend prendre langue avec ses exploitants
et les bénéficiaires de droits de superficie pour piloter cette mutation
urbaine. Un processus qui, affirme-t-il, devra répondre aux objectifs de la lutte
contre le réchauffement climatique et de la protection de l’environnement.