Friable, la molasse de la cathédrale de Lausanne doit être conservée
Faite de molasse friable, la cathédrale de Lausanne doit faire l’objet de soins permanents. Les eaux qui ruissellent sur son enveloppe sont ses principales ennemies. Après un an d’observation, les experts préconisent de conserver autant que possible les matériaux d’origine.
Crédit image: Etat de Vaud
Les différents types de pierre d’un arc-boutant demandent deux méthodes d’intervention, entre l’insertion d’éléments de ferblanterie et l’aménagement de rainures dans le matériau.
Construite en molasse, la cathédrale de Lausanne fait l’objet d’un chantier de restauration depuis des décennies. Les travaux de conservation en cours sont donc riches de découvertes, mais le canton de Vaud entend assurer la pérennité du monument sur la base d’expertises.
Trois chantiers sont actuellement en cours sur place. Le premier sur la tour sud du transept, qui révèle les matériaux d’origine en bien meilleur état que prévu. Un nombre très important de pierres en molasses datant du XIIIᵉ siècle ne nécessite aucune intervention de conservation, révèle le canton de Vaud dans un communiqué. Le contrefort sud-est de la tour reste très dégradé, mais la façade orientale paraît nettement moins atteinte.
Angles et
colonnettes atteints
Par contre, le chantier ouvert sur la tour lanterne révèle des éléments bien
plus préoccupants. Les souches sont dans un état de dégradation très important,
à la fois aux quatre angles du bâitment et sur les colonnettes des baies. Il
faut donc remplacer les pierres les plus dégradées.
Crédit image: Etat de Vaud
L’état de dégradation de la tour lanterne se base à la fois sur la datation des pierres et le projet d’intervention, distinguant ce qui est conservé de ce qui est renouvelé.
La commission de la cathédrale a enfin avalisé les conclusions des tests menés sur la résistance de la molasse à l’eau à différents endroits de la cathédrale. Après une année d’observation, les arcs-boutants de la nef, les contreforts du transept sud et la corniche de la tour lanterne doivent subir une restauration importante. Il s’agit de contenir les dégâts causés par le ruissellement des eaux sur l’enveloppe de la cathédrale. Pour cela, les experts recommandent de ménager des entailles dans la pierre ou la pose d’éléments de micro-ferblanterie. Cela ralentit le vieillissement de l’enveloppe, expliquent-ils.
Crédit image: Etat de Vaud
Les pierres de la tour sud du transept les plus exposées à la pluie et au vent se dégradent davantage, en raison du mauvais ruissellement de l’eau sur les contreforts.
Le Conseil d’Etat
promet donc de veiller à suivre ces recommandations pour envisager la suite des
travaux sur la cathédrale de Lausanne. Une prochaine étape est prévue dès 2024,
avec la restauration du chœur et de deux tours, ainsi que la conservation des
croisillons de l’édifice.