En colère, les maçons romands vont faire grève en novembre
La nouvelle Convention collective de travail négociée depuis le début de l’année entre syndicats et la Société suisse des entrepreneurs cristallise tous les mécontentements. Sur les chantiers, on s’oppose à la flexibilisation proposée et on exige une revalorisation des salaires !
Crédit image: Suva
Chantiers à l'arrêt. Ces prochaines semaines, des vagues de grève vont frapper tout le pays, canton après canton.
L’automne risque d’être chaud sur les chantiers. En effet, les relations sociales se durcissent dans le secteur de la construction. Une vague de grèves s’annonce dans toute la Suisse et les ouvriers vaudois vont suivre le mouvement. Réunis au Théâtre de Beaulieu vendredi soir, à l’initiative du syndicat Unia, quelque 900 maçons vaudois ont voté à l’unanimité l’arrêt du travail au cours du mois de novembre.
Débrayages
par vagues
A Genève, à l’initiative des trois syndicats SIT,
Syna et Unia, un vote a été organisé fin septembre sur les lieux de travail
pour décider des mesures de lutte à venir. Sur 2632 votants, 2105 ont opté pour
deux jours de grève, soit 82% ! Le Tessin et Neuchâtel ont eux
aussi déjà validé la grève. La consultation d’autres sections cantonales se
fera ces prochains jours. L’arrêt de travail sur les chantiers se fera par
vagues, région par région, pour maintenir la pression sur la durée dans toute
la Suisse. Il est prévu de commencer au sud des Alpes le 17 octobre. Les
Romands devraient suivre les 7 et 8 novembre prochain.
Travail à la carte ou sur appel?
Les maçons s’opposent au nouveau modèle d’organisation du travail voulu par la
Société suisse des entrepreneurs (SSE) dans le cadre de la nouvelle Convention
collective de travail en cours de négociation. Pour les syndicats, les
rémunérations n’ont pas été valorisées depuis deux ans, il est temps de les augmenter
de manière substantielle. Quant à la flexibilisation, la SSE voudrait créer des
horaires à la carte. Le secrétaire syndical et responsable de secteur, Pietro
Carobbio s’insurge: «Lorsqu’il n’y aura pas de travail, le maçon restera chez
lui. Et lorsqu’il y en aura, il sera sur les chantiers jusqu’à 58 heures
par semaine, avec les déplacements.»