Dialogue de sourds autour d'une hausse générale des salaires en Suisse
Demandé par le syndicat Unia, le relèvement des salaires dans le secteur de la construction est toujours au point mort. Le patronat réplique en affirmant avoir fait sa part et le prouve par une enquête interne. Les entreprises ont la liberté d’améliorer la condition salariale de leurs collaborateurs en 2024.
Crédit image: Société suisse des entrepreneurs
La situation économique des ouvriers de la construction est perçue de manière diamétralement opposée par les partenaires sociaux.
Les partenaires sociaux de la construction ne sont pas d’accord sur la question de l’évolution des salaires. Si la Société suisse des entrepreneurs proclame que les renumérotations sont les plus élevées de Suisse, Unia a répliqué en tenant mordicus à les augmenter pour faire face aux coûts de la vie. Les négociations se sont terminées sur de profondes divergences.
Crédit image: SSE
La SSE a réalisé sa propre enquête salariale. Les résultats montrent qu’un collaborateur de la construction gagne mensuellement entre 6320 fr. (pour un personnel de chantier) à 8036 fr. (pour un contremaître). En moyenne, ces salaires ont augmenté de 4% ces dernières années. Ils oscillent légèrement en fonction de la situation économique de chaque canton.
Contestation
syndicale
Unia conteste ces statistiques. La situation des maçons reste catastrophique,
indique le syndicat dans un communiqué. Leurs salaires n’ont en effet augmenté
que trois fois en dix ans. Comme la SSE s’oppose à toute nouvelle hausse, le syndicat
fustige le patronat. (Il s’agit d’un manque total de respect des travailleurs,
toujours plus sous pression à cause de l’obligation de tenir les délais »,
fulmine-t-il.
Unia rappelle que les salaires peuvent sans problème augmenter, en particulier dans le second ouvre. Le syndicat appelle donc à la poursuite des négociations. De son côté, la SSE prétend que la rémunération est essentielle pour retenir les travailleurs les plus qualifiés. Toutefois, le patronat laisse la question d’éventuelles hausses au bon vouloir des entreprises pour l’année prochaine.