Une enquête internationale vient de démanteler un trafic de machines volées en Suisse
Pelleteuses, bobines et chenaux en cuivre disparaissaient des chantiers pour être revendus dans des pays voisins. Une bande organisée vient d’être démasquée et arrêtée.
«La problématique des vols sur les chantiers existe depuis vingt ans, explique un pro du bâtiment, mais ça concerne surtout le cuivre.» Pourtant, il arrive que des voleurs plus ambitieux se lancent dans le vol de pelleteuses. Suite à une enquête internationale de grande envergure, une dizaine d’entre eux viennent d’être arrêtés.
Plusieurs machines, volées en Suisse entre mai 2017 et décembre 2018, ont été retrouvées par la police française et remises à la police fribourgeoise. Une pelleteuse localisée à Besançon a permis d’établir le lien avec un premier vol commis à Chiètres, dans le canton de Fribourg, puis à un second, à Lausanne.
Bande organisée
Avec le concours de la police de sûreté vaudoise et de la police judiciaire de Lausanne, les deux suspects principaux ont été arrêtés en avril 2018 et incarcérés durant plus d'un mois. Le trentenaire portugais a alors admis avoir dérobéplusieurs pelleteuses et a désigné son aîné espagnol comme étant le leader dans l'organisation des vols. Il a aussi impliqué une troisième personne, un Portugais de 34 ans domicilié dans le canton de Vaud, pour le vol d'une pelleteuse à St-Saphorin en juin 2017. La poursuite des investigations a pu déterminer que deux pelleteuses, volées en Suisse, avaient été livrées dans le centre de la France. A la suite de cette mise en évidence, une Commission Rogatoire Internationale a été décernée par le procureur fribourgeois, afin que la Police cantonale puisse continuer son enquête dans l’Hexagone.
Autres investigations et arrestations
Les agents ont procédé, en France, au séquestre de plusieurs pelleteuses et autres machines de chantier et identifié un ressortissant portugais de 50 ans qui a été placé en arrestation provisoire pour recel. Au total, dix personnes ont été dénoncées notamment pour vol en bande et par métier, vol par effraction ou encore recel. Le montant du préjudice dépasse 80'000 francs. En Septembre 2016, la police bernoise avait déjà appréhendé des trafiquants d’engins de chantier volés. Deux hommes, qui avaient dérobé pour 250'000 francs de matériel, sont aujourd’hui derrière les barreaux.
Selon la Fédération Vaudoise des entrepreneurs, aucune recrudescence de vols de machines n’a été constatée ces dernières années. La Fédération des métiers du bâtiment recommande la protection contre le vol par des palissades hermétiques et par des caméras sur les chantiers.