Sicpa lourdement condamnée pour des faits de corruption en Amérique latine
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a infligé une lourde créance compensatrice de 80 millions et une amende d’un million à la société vaudoise Sicpa pour des faits de corruption en Amérique latine. Tout en se pliant au verdict, l’entreprise rejette toujours les fondements de l’accusation.
Crédit image: photodrone.pro - Pedro Gutiérrez
L’activité de l’entreprise, qui construit notamment un vaste campus à Prilly sur l’ancien site industriel de Bobst n’est pas affectée par ses démêlés judiciaires.
La note est salée mais les leçons semblent avoir été tirées. Le géant Sicpa va devoir passer à la caisse pour s’affranchir définitivement d’une affaire de corruption et de blanchiment d’argent impliquant notamment un ancien directeur de ses ventes. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a reconnu la culpabilité partielle de la société et lui a infligé une amende d’un million de francs. Sicpa va devoir en outre payer une créance compensatrice de 80 millions de francs.
Divers
pots-de-vin versés
L’affaire remonte à une douzaine d’années. Divers employés de la société avaient
pu verser des placements corruptifs à divers agents publics étrangers, notamment
au Brésil, en Colombie et au Venezuela, pour décrocher des mandats publics. Ces
versements avaient été favorisés par des défauts d’ordre organisationnel dans le
domaine de la gouvernance de l’entreprise. L’ancien directeur des ventes, au cœur
de l’affaire, a aussi écopé d’une peine de 170 jours d’emprisonnement avec
sursis.
Des audits
réguliers
Le MPC précise aussi dans un communiqué que Sicpa a pris la pleine mesure du
dommage causé. Tout en maintenant sa contestation des fondements de l’accusation,
la société a renoncé à faire appel du jugement. Sa direction a été formellement
disculpée et les procédures pénales lancées à son encontre ont été classées. En outre, elle indique sur son site avoir
procédé à des audits réguliers depuis deux ans pour que son système anti-corruption
réponde aux normes ISO les plus élevées. Le dernier examen, effectué en février
dernier, n’a décelé aucune anomalie.
Pleine
collaboration avec la justice
Le pot aux-roses a été découvert en 2015 déjà. Le MPC avait alors été saisi d’une
demande d’entraide judiciaire provenant d’Amérique latine, et avait dès lors
ouvert une enquête. La société a toujours pleinement collaboré avec la justice
et a sanctionné les responsables impliqués dans les faits. Les personnes
concernées au Brésil par cette affaire ont été acquittées par la justice de
leur pays. En Colombier et au Venezuela, aucune poursuite n’a été engagée.
L’entreprise peut donc poursuivre ses activités en respectant ses clients gouvernementaux et industriels, précise-t-elle dans un communiqué. Elle affirme lutter contre l’économie illicite avec tous ses moyens matériels et digitaux. Elle emploie des milliers de personnes dans le monde entier et s’apprête à fêter son centenaire.