La crise sanitaire malmène le partenariat social dans la construction
Les partenaires sociaux se déchirent sur l’attitude à adopter pour préserver le secteur de la construction d’une possible débâcle. Hormis à Genève et en partie dans le canton de Vaud, les chantiers se poursuivent en Suisse romande malgré tout.
Crédit image: 24heures
Premier débrayage sur le chantier de l'Ecole hôtelière de Lausanne.
Entre affrontements entre partenaires sociaux et exigences de sécurité sanitaire, la situation sur les chantiers romands tourne parfois au vinaigre. Les autorités vaudoises ont eu beau limiter la poursuite de l’activité de la construction sur le territoire cantonal, la réalité se frotte à la colère des ouvriers. Cela est allé vendredi matin 20 mars jusqu’au débrayage, sur le chantier de l’Ecole hôtelière de Lausanne, rapporte le journal «24Heures».
Syndicat Unia tancé
En dépit d’une sortie d’union sacrée à Genève, entre syndicats et patronat, pour faire cesser toute activité sur les chantiers, la construction bascule vers la crise sociale. A tel point que la Société suisse des entrepreneurs a pris la plume contre Unia, lui demandant de faire face avec «responsabilité» à la situation actuelle. «L’heure n’est pas aux revendications de politique syndicale contre les décisions du Conseil fédéral», écrit notamment la SSE.
Précautions patronales
Le patronat ne reste pas inactif. La SSE rappelle sur son site internet quelques précautions indispensables à prendre sur les chantiers. Comme équiper ceux-ci de points d’approvisionnement en désinfectants et en respectant les normes de distance spatiale.
Rappel à l’ordre
Si Unia, notamment par sa section genevoise, ne fait aucune distinction entre petits et gros chantiers, les pouvoirs publics s’attachent à rappeler que les plus petits ne doivent pas pâtir de la situation. Le canton du Valais a maintenu les chantiers. Fribourg en a fait de même. L’Etat de Neuchâtel reste muet sur la question. Le gouvernement jurassien également. Le conseiller fédéral Alain Berset a aussi martelé que le travail devait se poursuivre dans beaucoup de secteurs de la vie économique. Son homologue Guy Parmelin a déclaré qu’il incombait à l’inspectorat du travail et la Suva de vérifier si chaque chantier observe les précautions sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique.
Beaucoup ont fermé
La SSE rappelle aussi qu’une fermeture totale causerait des dégâts énormes pour l’ensemble du secteur de la construction. Beaucoup d’entreprises n’ont pas attendu une décision cantonale ou fédérale pour suspendre leurs activités au profit de mesures de chômage technique ou partiel. Entre l’intérêt général et la responsabilité de l’employeur, les avis divergent toujours.