KOF: l'économie suisse résiste malgré de gros nuages à l'horizon
La situation économique et la marche des affaires des entreprises suisses reste favorable en dépit d'une légère baisse en juillet. Les perspectives concernant la conjoncture suisse sont solides. Mais la situation internationale en cette fin 2022 ne prête pas à l'optimisme.
Crédit image: KOF
Dans la majorité des secteurs économiques interrogés par le KOF, institut de recherche de l'École polytechnique fédérale de Zurich, la
situation des affaires a pris un coup de froid en juillet. Ce ralentissement est
particulièrement notable dans le commerce de détail, où l'indicateur de la
situation des affaires est désormais nettement orienté à la baisse après plus
d'un an d'envolée.
Le recul est moins prononcé dans le domaine des services
financiers et d'assurance, dans le commerce de gros et dans l'industrie
manufacturière. Bien que le franc suisse se soit récemment apprécié par rapport
à l'euro, les entreprises de l'industrie manufacturière ne ressentent pas pour
l'instant de forte perte de compétitivité sur le marché de l'UE.
Léger essoufflement dans la construction
La situation
des affaires présente de très légères traces d'usure chez les autres
prestataires de services, dans le domaine des projets et dans la construction.
Contrairement à une tendance générale affaiblie, la situation des affaires
s'améliore nettement dans l'hôtellerie-restauration.
Les entreprises font face à la pénurie
Le problème de la pénurie de matériaux et des produits intermédiaires ne s'est
pas aggravé depuis le printemps, malgré la guerre en Ukraine et les mesures de
lutte contre la pandémie dans certaines régions d'Asie. Certes, de nombreuses
entreprises continuent de se plaindre du manque de produits intermédiaires,
mais le pire semble être passé. Les entreprises de l'industrie manufacturière
ont en outre pu remplir leurs stocks de produits intermédiaires et les
grossistes s'attendent moins souvent qu'auparavant à une augmentation des
délais de livraison.
Coup de frein à l'inflation
La hausse des prix reste très élevée, mais n'augmente plus. Les tendances
varient selon les secteurs. L'hôtellerie-restauration et les autres
prestataires de services prévoient par exemple de plus en plus de hausses de
prix, tandis que dans l'industrie manufacturière et le commerce de gros, les
prévisions concernant les prix ne sont plus aussi fortement orientées à la
hausse qu'auparavant. Cette hétérogénéité pourrait en outre indiquer que le
rythme des hausses de prix n'augmentera plus aussi fortement dans l'ensemble.
Les salaires ne suivent pas
l'inflation
En juillet, le KOF a intégré dans son enquête des
questions concernant les attentes des entreprises par rapport à l'évolution des
salaires dans leur propre entreprise et sur l'évolution de l'inflation. Les résultats actuels doivent encore être
considérés comme expérimentaux et donc provisoires. Ils indiquent que les salaires bruts devraient augmenter en moyenne
d'un peu plus de 2% d'ici un an. Les participants à l'enquête partent donc du
principe que les augmentations de salaires bruts ne suivront plutôt pas
l'inflation durant cette période.