L’économie helvétique sur la bonne voie malgré la guerre en Ukraine
L’Institut zurichois de recherches conjoncturelles (KOF) estime que la levee des mesures de restrictions sanitaires ont permis à l’économie suisse d’amorcer une reprise. Cela malgré les contraintes liées à la guerre en Ukraine.
Crédit image: KOF
L’Institut de recherches conjoncturelles voit son indicateur pour les entreprises en Suisse augmenter en avril pour atteindre sa valeur la plus élevée depuis la fin de la crise financière en 2010. La nette amélioration de la situation des affaires est due à une nette détente dans l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que dans le secteur des services. Ceux-ci profitent manifestement de la levée des entraves liées à la pandémie.
Le commerce de gros est également dans une phase ascendante. En outre, la situation des affaires dans les services financiers et d'assurance se redresse partiellement après une forte correction à la baisse en mars. Dans les autres secteurs économiques interrogés, les changements de la situation des affaires sont relativement faibles en avril. L'indicateur de la situation des affaires se replie légèrement dans la construction et dans le secteur des projets, et de manière un peu plus marquée dans le commerce de détail et l'industrie manufacturière.
Pression à la
hausse sur les prix
Les entreprises prévoient toujours d'augmenter les prix de vente de manière
généralisée. La pression à la hausse se poursuit donc,. Elle s'est même
renforcée dans certains secteurs. En particulier, dans le domaine des services
et de la restauration, où la tendance était jusqu'à présent plutôt modérée,
Pénurie de
biens toujours présente
Pour les secteurs de production que sont l'industrie manufacturière et la
construction, la pénurie de matériaux et de produits intermédiaires reste un
problème. La pénurie s'est aggravée à partir de l'été dernier. En janvier, plus
de la moitié des entreprises manufacturières ayant répondu ont fait état d'une
pénurie de produits intermédiaires. En avril, le problème s'est encore
légèrement aggravé. Actuellement, 57% des entreprises se sentent concernées.
La pénurie est particulièrement marquée dans la construction de machines et de véhicules ainsi que chez les fabricants d'appareils de traitement des données, d'appareils électriques et optiques. Dans le secteur de la construction, les problèmes de matériaux semblaient plutôt s'atténuer en début d'année: 37% des entreprises ont signalé ces problèmes en janvier, contre 48% en juillet dernier. Mais le sujet redevient nettement plus pressant: en avril, 51% des entreprises de construction déplorent des perturbations de la production dues à un manque de matériaux. Par ailleurs, le secteur du commerce de gros indique qu’une détente des délais de livraison des marchandises n’est pas à prévoir dans un avenir proche. Le thème de la pénurie de matériaux et de produits intermédiaires devrait donc rester à l'ordre du jour compte tenu de la guerre en Ukraine et de la recrudescence de l’épidémie du Covid-19 en Asie.