Le second œuvre romand obtient une hausse de salaire acceptable
Après 10 ans de stagnation, le second œuvre romand verra ses salaires augmenter de 125 francs par mois à partir du mois prochain. Il bénéficiera aussi d’une nouvelle convention collective qui prévoit des revalorisations annuelles de la rémunération et des conditions de travail.
Crédit image: Unia
Les syndicats avaient manifesté en mai dernier à Lausanne. Ils se réjouissent de l'avancée qu'ils viennent d'obtenir sur le front des salaires.
Cela faisait 10 ans que les travailleurs du second œuvre romand l’attendaient: la branche renoue enfin avec des augmentations de salaire dignes de ce nom. Dès le 1er janvier de l'année prochaine, tous les salariés pourront compter sur une augmentation de 125 francs par mois. Avec plusieurs actions menées ces dernières années, les syndicats Unia et Syna se sont clairement engagés avec ses membres pour dénoncer le gel des salaires. Après d’intenses négociations, une nouvelle convention collective de travail (CCT-SOR) a été signée pour une durée de 4 ans.
Augmentation des salaires réels
Autre bonne nouvelle pour les salariés du second œuvre romand: les salaires
réels seront ajustés chaque année selon l'inflation jusqu'à concurrence de 1,5 %. De
plus, une revalorisation supplémentaire sera garantie indépendamment du
renchérissement. Si elle dépasse
ce plafond, de nouvelles négociations salariales auront lieu. Les salaires minimums
augmenteront également, atteignant 5'509 francs par mois pour les artisans
qualifiés et 5'068 francs pour ceux sans qualification.
Renforcer l’attractivité des métiers
Pour lutter contre la sous-enchère, les partenaires sociaux ont introduit des clauses
limitant les chaînes de sous-traitance, conséquence de la guerre de prix. La
CCT-SOR prévoit également la possibilité pour les salariés de choisir le mode
de compensation de la moitié des heures supplémentaires, en temps ou en argent.
Pour des
chantiers dignes
Le lancement
par Unia d’une campagne pour des chantiers dignes à la suite de la pandémie a fait tache d’huile: Les syndicats lanceront une campagne
commune pour sensibiliser aux problèmes de concurrence déloyale, qui affecte les prix et
la qualité des travaux. Comme Unia le demande depuis longtemps, les conditions
de travail, incluant des locaux de pause adéquats et des moyens de portage
conformes à la loi, seront mises en avant, appelant les architectes et maîtres
d'ouvrage à contribuer à ces standards.
Limiter les chaînes de sous-traitance
Il s'agit également d'endiguer les effets négatifs de la guerre des prix dans
la branche, communiquent enfin
les partenaires sociaux. Ceux-ci se seraient mis d'accord sur une clause visant à
limiter les chaînes de sous-traitance. Celles-ci seraient l'un des principaux
moteurs des abus existants en matière de salaire.