Le propriétaire de la tuilerie de Bardonnex rejette le sauvetage de son entreprise
Le propriétaire de la tuilerie de Bardonnex (GE) ne veut pas du plan de reprise de l’entreprise proposé par le canton de Genève. Les syndicats s’insurgent et les travailleurs manifestent pour la conservation d’un matériau de construction séculaire.
C’est non. Et cela surprend à Genève, jusqu’au Conseil d’Etat. La société Agramat, propriétaire de la tuilerie de Bardonnex, ne veut pas reprendre la production sur son site genevois. Malgré un plan de sauvetage de l’entreprise de 6 millions, mis sur la table par le canton, la direction de l’entreprise persiste et signe.
Ce qui provoque la colère de tous les amoureux du patrimoine. Mais le syndicat Unia est aussi remonté. Encadrant une délégation des travailleurs de l’entreprise, il a organisé une manifestation de protestation sur un giratoire genevois. Muni de la réplique d’un cercueil, les manifestations ont vainement tenté de remettre une lettre à la direction de l’entreprise pour tenter de la sensibiliser à leur cause.
Un patrimoine tout en jaune
Au-delà de l’avenir de la quinzaine d’employés touchés par cette fermeture prochaine, c’est tout un patrimoine qui disparaîtrait, répète Unia Genève dans un communiqué. La tuilerie de Bardonnex produit en effet la fameuse tuile jaune qui coiffe de nombreux bâtiments vaudois et genevois. Parmi eux, le château de Chillon ou le collège Calvin, à Genève. Elle est tout aussi importante dans le paysage bâti des deux cantons que peut l’être la pierre d’Hauterive à Neuchâtel.
Les gouvernements genevois et vaudois se sont émus en fin d’année dernière du sort de la tuilerie, justement en raison de sa valeur patrimoniale. Ils ont assuré vouloir la pérenniser. Une société coopérative a même été fondée pour reprendre la production sur place. Agramat a opposé une fin de non-recevoir à cette offre de reprise. Le combat pour la tuile se poursuit, conclut Unia Genève.