Une meilleure isolation des bâtiments réduit les émissions de CO2
Réduire les émissions de CO2, tout le monde est d’accord. Mais les moyens financiers manquent. L’Empa, par le biais d’une étude, fournit quelques pistes, en privilégiant l’isolation et le recours aux énergies renouvelables.
Les émissions de CO2 dans le bâtiment sont principalement imputables au chauffage, à l’eau chaude et à l’alimentation électrique. Tout cela risque de générer un très grand gaspillage d’énergie et des coûts exorbitants. L’assainissement énergétique peut réduire cette consommation, pour autant que les bonnes décisions soient prises.
Mille bâtiments tests
Des chercheurs de l’Empa se penchent donc sur cette question. Ils ont commencé par classer les bâtiments en Suisse selon leur époque de construction, leur type ou le nombre de leurs étages. Ils ont ainsi constitué un ensemble de 1000 bâtiments archétypiques, 500 maisons individuelles et 500 immeubles d’habitation. Les données montrent que la plupart de ces bâtiments ont été construits entre 1959 et 1994, et que plus de 75% disposent d’un boiler électrique ou à énergie fossile. Les bâtiments commerciaux peuvent être classés en 45 archétypes: 9 types de restaurants, d’écoles, d’hôpitaux, d’immeubles de bureaux et de magasins.
Mazout et gaz encore en haut
Si la production de chaleur, communique l’Empa, représente la majeure partie de la consommation finale d’énergie dans les bâtiments, près des deux tiers des échantillons tests sont encore chauffés au mazout et au gaz. Le chauffage a rejeté près de 16 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, ce qui constitue une bien mauvaise nouvelle pour les défenseurs de l’urgence climatique.
Moyens limités
Il faut donc assainir, préconisent les chercheurs. Mais comment? Troquer les énergies fossiles contre le renouvelable? Améliorer l’isolation? Refaire le toit? L’Empa note que les solutions sont nombreuses pour optimiser le bilan énergétique des bâtiments. Mais elle constate aussi que les moyens financiers sont limités.
Isolation en priorité
L’équipe de Kristina Orehounig, du département «Urban Energy Systems» de l’Empa, s’est penchée sur la question afin de lui trouver un jeu de réponses pratiques. Leur objectif: identifier les mesures qui, appliquées à bon escient, permettent la plus forte réduction des émissions de CO2. Ces solutions visent d’abord à mieux isoler les toits, les murs et les planchers, par exemple en remplaçant les portes et fenêtres. Le recours aux énergies renouvelables ou aux pompes à chaleur est également envisagé.
Fossile visé
Chauffer les bâtiments au mazout ou au gaz n’est plus une solution, communique l’Empa dans son étude. Tout le monde n’est pas de cet avis. A Swissbau 2020, la société Avenergy affirme encore que les nouvelles chaudières à mazout peuvent intégrer le renouvelable.
Potentiel énorme
La SIA a cependant mis en place une norme qui vise à réduire annuellement les émissions de CO2 de 10kg par mètre carré. Cette valeur, calcule l’Empa, permet d’épargner en moyenne près de 400 francs par tonne. Les bâtiments sont certes divers, mais les chercheurs estiment que les mesures qu’ils préconisent valent la peine. Elle représente un potentiel énorme pour tout le parc immobilier suisse.