La progression salariale va se tasser ces douze prochains mois en Suisse
Le centre zurichois de recherche conjoncturelles ( KOF) a pu établir par sondages que les salaires allaient augmenter de 1,6% dès l’année prochaines. Ces prévisions reposent sur les chiffres publiés par 4500 entreprises en Suisse. Toutefois, elles ne sont pas aussi optimistes que celles révélées par plusieurs enquêtes précédentes.
Crédit image: KOF
Les experts zurichois du KOF montrant par une nouvelle enquête menée au mois de juillet que les attentes en matière de progression des salaires de 2023 ne seront pas atteintes. La hausse du montant des rétributions des salariés de 4500 entreprises actives en Suisse est chiffrée à 1,6% pour l’année prochain, au lieu des 2% attendus ces douze prochains mois. En juillet, il y a un an, ils s'attendaient à une croissance salariale de 2 %.
Une progression ralentie
Une hausse nominale des salaires de 1,6 % ne suffirait qu'à une faible augmentation des salaires réels, compte tenu de l'inflation des prix à la consommation attendue sur la même période, indiquent encore les experts. Dans ses dernières prévisions conjoncturelles, le KOF table ainsi sur une inflation de 1 % d'ici un an. Si cette hypothèse se confirme, la croissance des salaires réels serait de 0,6 %.
L’inflation conduit à la stagnation
La croissance réelle des salaires fondrait complètement si le renchérissement attendu par les entreprises se produisait. En effet, dans le cadre des enquêtes, les entreprises interrogées sont également questionnées sur la hausse des prix à la consommation attendue pour les douze prochains mois. Les entreprises s'attendent à un taux d'inflation de près de 1,6 % pour la même période. En d'autres termes, les entreprises partent du principe que les salaires stagneront en termes réels au cours de l'année à venir.
Forte croissance dans l'hôtellerie
La croissance nominale des salaires attendue est comparativement faible dans les entreprises du commerce de détail (+1,1 %), du commerce de gros (+1,2 %) et dans de nombreux secteurs de l'industrie manufacturière, comme les fabricants d'équipements électriques (+1,2 %) ou la construction de machines (+1,3 %). Certes, nombre de ces branches ressentent actuellement une certaine embellie conjoncturelle en raison d'une légère reprise en Europe, après un premier semestre morose. Des incertitudes, telles les turbulences boursières de ces jours derniers, pèsent néanmoins sur cette reprise. Ceci devrait assombrir les attentes salariales. Dans le secteur de la santé et de l'action sociale également, les entreprises font état d’attentes inférieures à la moyenne en matière de croissance salariale (+1,3 %).
Le marché intérieur plus dynamique
En revanche, les branches de services plus orientées vers le marché intérieur s'attendent pour la plupart à des augmentations de salaires supérieures à la moyenne au cours des douze prochains mois. Tout comme lors des dernières enquêtes, les entreprises du secteur de la restauration et de l'hébergement sont celles qui s'attendent à la plus forte croissance salariale (+2,7 %). Les entreprises de cette branche sont les seules à tabler sur une croissance substantielle des salaires réels jusqu'à la mi-2025. Les attentes salariales sont également supérieures à la moyenne dans le domaine des services à forte intensité de connaissances, comme dans l'information et la communication (+1,8 %).