La conjoncture suisse se redresse légèrement en ce début d'année
La crise énergétique redoutée en Suisse en hiver a été atténuée grâce à la douceur des températures hivernales. Les experts de l’Institut zurichois de recherches conjoncturelles (KOF) estiment donc que le produit intérieur brut suisse devrait augmenter de 0,8 % cette année. L'inflation et la hausse des taux d'intérêts restent néanmoins un frein à la reprise.
Crédit image: KOF
L’hiver doux que la Suisse connaît actuellement a partiellement dissipé les craintes de récession. L’Institut zurichois de recherches conjoncturelles (KOF) a donc légèrement revu à la hausse ses prévisions. Selon son baromètre de mars, le produit intérieur brut réel en Suisse augmentera de 0,8 % en 2023 et de 2,1 % en 2024.
Pour l'année en cours, le KOF s'attend à une reprise conjoncturelle dans toute l'Europe. Néanmoins, la crise énergétique, qui n'est pas encore terminée, et le resserrement de la politique monétaire continuent de freiner la croissance dans certains pays européens. Selon les estimations du KOF, le PIB mondial pondéré par les exportations suisses devrait augmenter de 1,4 % cette année.
Taux d’intérêt
en hausse
Le maintien d'une inflation élevée est un autre facteur de ralentissement de
l'évolution conjoncturelle. Le KOF prévoit pour la Suisse un renchérissement
annuel moyen de 2,6 % pour l'année en cours et de 1,5 % pour l'année prochaine.
Avec cette évolution, le renchérissement ne se situera toujours pas dans la
zone que la Banque nationale suisse (BNS) assimile à la stabilité des prix. Le
KOF s'attend ainsi à ce que la BNS relève son taux directeur de 1 % à 2 % en
plusieurs étapes au cours de l'année et qu'elle le maintiendra à ce niveau
jusqu'à la fin de la période de prévision. Pour les Etats-Unis et dans la zone
euro, le KOF s'attend également à des taux d'inflation toujours élevés et à une
hausse des taux d'intérêt. Le plateau des taux d'intérêt devrait être atteint à
l’été.
L'emploi continue de s'améliorer
Le marché suisse du travail a connu l’année passée une évolution
exceptionnellement favorable. Pour l'année en cours, le KOF s'attend à ce que le
marché de l’emploi continue de s’améliorer. Les indicateurs avancés du marché
du travail se situent toujours à un niveau élevé. En 2024, le KOF estime que la
tendance va se ralentir. Selon le Seco,
le chômage devrait continuer à baisser en moyenne cette année et se situer à
1,9 %, pour ensuite augmenter légèrement à 2,2 % en 2024.
Crédit image: KOF
L’industrie manufacturière devrait aussi afficher de meilleurs résultats grâce à la chimie et la pharmacie, tandis que les autres secteurs auront tendance à évoluer de manière latérale. L'hôtellerie-restauration profitera au premier semestre du retour accru des clients étrangers en provenance des marchés lointains. Concernant la consommation privée réelle, le KOF s'attend cette année à une croissance correspondant à la moyenne des dernières années.
Inquiétudes
pour le secteur bancaire
La faillite de la Silicon Valley Bank a provoqué une grande incertitude chez les
investisseurs en faisant chuter de nombreuses actions bancaires dans le monde
entier et en conduisant au rachat du Credit Suisse par l'UBS. Si la crise
devait s’accentuer et se propager à d'autres banques et pays, le risque de
baisse serait considérable. Une nouvelle aggravation de la crise immobilière en
Chine ainsi qu'une nouvelle escalade des tensions géopolitiques liées à la
guerre en Ukraine constituent d'autres risques de baisse.
De nombreuses
incertitudes
Le recul des problèmes liés aux chaînes d'approvisionnement pourrait soutenir
l'économie plus que prévu. En outre, le risque que de nouvelles fermetures de
sites de production et de ports en Chine affectent les chaînes d'approvisionnement
internationales a drastiquement diminué. En outre, il est possible que les
conflits géopolitiques actuels s'apaisent et ne soient plus pris en compte par
les acteurs économiques, ce qui favoriserait la propension à investir et à
consommer.