Hydraulique, solaire et éolien performent sur les crêtes du Jura

A cheval entre les cantons du Jura et de Berne, la production d'électricité renouvelable du Swiss Energypark reste significative. Après une année 2023 record, le seuil des 130 GWh a de nouveau été atteint l'an dernier. L'énergie éolienne, représentant près des trois quarts de la production totale, continue de dominer, tandis que le solaire progresse nettement.

Crédit image: BKW

Les éoliennes installées entre les deux cantons de Berne et du Jura, représentent près de trois quarts de la production total de ce parc énergétique régional.

Défini par la zone d'approvisionnement du réseau électrique de la Société des Forces Electriques de La Goule, le Swiss Energypark a enregistré l'année dernière une production d’électricité renouvelable, régionale et décentralisée de 132,7 GWh, pour un bassin de 21'000 habitants. C’est à peine 6,9 GWh de moins qu’en 2023, année hors norme, communiquent les Forces motrices bernoises. En termes d’autosuffisance, 78 % de la consommation totale d’électricité ( env. 170 GWh) ont été couverts l’an passé avec de l’électricité locale et durable.

La combinaison des énergies hydrauliques,  éoliennes et  photovoltaïques fait ses preuves, communique la société. Le Swiss Energypark,  englobe notamment le parc éolien de Mont-Soleil – Mont Crosin, dans le Jura bernois. Il accueille la production électrique éolienne de la société Juvent et hydroélectrique du barrage de la Goule, sur le Doubs.

L’hiver, une saison faste
En hiver, l'énergie éolienne produite a représenté un volume de 93,1 GWh, soit 70,5 % du total enregistré. Du point de vue météorologique, les nombreuses intempéries et précipitations accompagnées de vents forts, causées par le courant atlantique ont conduit à une situation atypique. Avec, par exemple, une production exceptionnelle de +61 % en avril et de +49 % en septembre. Les six mois d’hiver ont représenté la grande majorité de la production annuelle, soit à la période où les besoins d’électricité en Suisse réduisent les importations.

Avec une production qui approche les 24 GWh, l’usine hydroélectrique de la Goule a livré un résultat dans la moyenne annuelle. Quant au solaire, il a poursuivi sa progression l'année dernière (15,2 GWh contre 13,6 GWh en 2023). La centrale de Mont-Soleil a subi une panne majeure en plein été, impactant significativement sa production 2024 mais le site a bénéficié de bonnes conditions, tant au niveau du soleil que du vent.

Un réseau à renforcer
Pour pouvoir accueillir ces productions disséminées sur le territoire, par ailleurs toujours plus nombreuses, le réseau de distribution d’électricité devrait être renforcé sur la base de la production maximale. Cela représenterait des coûts d’infrastructure très importants. Or, la production maximale n’est atteinte que quelques fois par an durant des temps relativement courts et, lorsque l’offre en électricité est généralement excédentaire.

Une production à réguler
De plus en plus de spécialistes estiment qu’une limitation ciblée de la capacité maximale des installations de production photovoltaïque pourraient apporter une solution à la distribution de courant. En effet, les études faites dans ce sens montrent qu’une limitation de la capacité de réinjection à 70 % de la capacité maximale ne représente qu’une perte de production annuelle de 0,1 % tout en limitant de manière significative les besoins de renforcement du réseau.

Pour des panneaux photovoltaïques installés sur le toit d’une villa, cela représente une perte financière de quelques francs seulement par an. Autrement dit, en limitant le pic de production et de réinjection des installations solaires on économise des sommes conséquentes dans l’adaptation du réseau en ne pénalisant que marginalement les particuliers qui ont investi dans le solaire.

Le Swiss Energypark prouve à petite échelle qu’il est possible de s’appuyer sur l’intelligence et l’innovation pour exploiter un réseau de distribution fiable, qui approvisionne tous les ménages avec un mix énergétique d’origine locale et 100 % renouvelable, concluent les FMB.