Coronavirus : entreprises et chantiers s’accrochent aux mesures sanitaires
Avec la flambée actuelle de cas de covid-19 et les mesures de protection préconisées par les cantons et la Confédération, le monde du travail retient son souffle. Dans le monde de la construction, on veut à tout prix éviter de se retrouver dans la situation de mars dernier quand plusieurs cantons avaient décidé l’arrêt des chantiers. Quant aux travailleurs frontaliers, ils sont soumis au couvre-feu.
«A part les mesures de sécurité en vigueur depuis ce printemps sur les chantiers, on est en attente. Roger Héritier, directeur de HPrévention et spécialiste en sécurité, résume parfaitement la situation. Nous nous référons aux mesures préconisées par le SECO et on suit les dernières infos sur le site de la SUVA. Mais les entreprises de construction sont dans l’expectative et, comme tout le monde, on redoute que les nouvelles n’aillent pas dans le bon sens.»
Eviter le lockdown des chantiers
La priorité pour le monde du travail et tout particulièrement dans le bâtiment reste plus que jamais de pouvoir continuer l’activité professionnelle. Personne ne veut se retrouver dans la situation de mars dernier quand les gouvernements de Vaud et Genève, notamment, avaient imposé l’arrêt des chantiers. Pour cela, les entreprises n’ont pas lésiné sur les moyens de prévention, d’organisation et d’information.
Respecter les mesures aussi lors des déplacements
Les mesures principales sont désormais bien connues: garder une distance d’au moins 1.50 m, en réduisant la durée des contacts ou grâce à des barrières physiques; bien aérer les pièces; observer une hygiène régulière et soigneuse des mains et désinfecter les surfaces fréquemment touchées. Le port du masque est obligatoire dans les espaces clos. Les règles d’hygiène, de comportement et les recommandations de l’OFSP doivent être respectées en tout temps (espaces liés au travail, espaces de repos, vestiaires et cantines). Roger Héritier insiste: «La distance et le masque sur le chantier, c’est la norme, mais on ne doit pas non plus y déroger lors des déplacements.»
Attestation pour les frontaliers
Pour nombre d’entreprises, un autre souci s’est ajouté aux recommandations cantonales et nationales: le couvre-feu qui concerne les régions limitrophes à la Suisse romande, l’Ain, la Haute-Savoie et le Jura. Les habitants de ces régions sont tenus de rester chez eux de 21h00 à 6h00. Des exceptions et dérogations ont été prévues, par exemple pour le travail. Les sociétés suisses qui emploient des frontaliers sont donc tenues de compléter et signer une attestation officielle.
Vague d'accidents
A la SUVA, on suit la situation de près. On constate que les mesures de prévention sont extrêmement bien respectées par nombre de sociétés, mais que certaines petites entreprises ont beaucoup plus de peine à s’y tenir. Mais un autre souci préoccupe la SUVA, comme le précise Nadia Gendre, responsable communication pour la Suisse romande: «A force de se focaliser sur le Covid, on en oublie les règles de base sur les chantiers. Ce printemps, nous avons été confrontés à une vague d’accidents mortels. Nous voulons éviter que cela se reproduise. Il faut à tout prix que les règles élémentaires et recommandations de sécurité restent aussi et toujours appliquées.»