Sous les eaux du lac de Neuchâtel se cache les maisons du Néolithique
La station néolithique de Treytel, sous les eaux du lac de Neuchâtel, est un site riche en vestiges archéologiques. Une équipe d'archéologues procède actuellement à de nouvelles fouilles sur place, un siècle après les dernières investigations.
Crédit image: Fondation Octopus
La baie de Bevaix (NE) accueille de nombreux archéologues-plongeurs jusqu'à la fin du mois
La section Archéologie de l'office du patrimoine et de l'archéologie du Canton de Neuchâtel (OPAN) est de retour sous l’eau du lac de Neuchâtel pour parfaire sa connaissance de l’habitat du Néolithique. Une équipe, composée d'une douzaine d'archéologues et de plongeurs, se concentre sur la baie de Bevaix (NE) pour y découvrir de nouveaux vestiges. L’équipe se concentre sur deux fenêtres de 32 m² ouvertes au fond du lac, pour à la fois préserver un patrimoine inestimable et enrichir la science.
Comme nombre de sites archéologiques immergés dans le lac de Neuchâtel, celui de Treytel, connu depuis le milieu du XIXᵉ siècle, est exposé aux phénomènes d'érosion lacustre. En atteste l'apparition progressive de vestiges, en dépit de la présence d'une couverture naturelle de sables et de galets. Ainsi, il s'agit d'évaluer l'état de conservation de ce gisement et de définir les mesures à mettre en œuvre afin d'en assurer l'intégrité.
En outre, cette vaste station, explorée partiellement à plusieurs reprises entre 1857 et 1921, a livré un abondant corpus d'objets archéologiques. Leur examen avait permis de le rattacher à quatre phases culturelles distinctes et a fortiori à au moins autant de villages, successivement établis dans cette zone de la baie de Bevaix, entre la première moitié du IVᵉ millénaire et le milieu du IIIᵉ millénaire avant notre ère.
Nombreuses
découvertes
Les recherches actuelles se déroulent jusqu’à la fin du mois. Elles permettront
notamment de préciser les connaissances acquises sur place avec l’appui d’outils
d’investigation performants. Les archéologues ont déjà découvert de nombreux éléments
architecturaux en bois de chêne, sous la forme de poutres sablières et de
restes de planchers. Le mobilier archéologique est abondant et varié (outils en
silex et en os, récipients en céramique). Enfin, la découverte au sommet de la
couche archéologique d'une hache entière (manche en bois et lame en pierre
polie) témoigne également de la bonne préservation du site.
Protection par
une couche de galets
Une fois la documentation scientifique terminée, le site ainsi que les vestiges
conservés in situ seront à nouveau recouverts d'une couche protectrice de
galets, afin de garantir leur conservation à long terme. Cette campagne est
aussi menée par le Service archéologique de l'État de Fribourg et la Fondation
Octopus. Justement pour mutualiser les compétences et les savoir-faire en
matière de sauvegarde du patrimoine immergé régional.