Roche toujours aux prises avec les défenseurs bâlois du patrimoine
Le groupe pharmaceutique Roche n’en a pas fini avec les défenseurs du patrimoine industriel de la ville de Bâle. Une association demande au Conseil d’Etat de protéger deux anciens bâtiments de la démolition au profit de la construction d’une troisième tour de bureaux.
Crédit image: Roche
Le groupe pharmaceutique projette à terme de faire construire une troisième tour (à droite) sur les rives du Rhin.
Le combat s’intensifie entre les conservateurs du patrimoine industriel de Bâle et le groupe pharmaceutique Roche. A tel point que l’intention de l’entreprise de démolir ses anciens bâtiments est l’objet d’une nouvelle contestation. L’association privée Heimatschutz Basel ne désarme pas. Elle veut sauver deux immeubles patrimoniaux de la démolition.
Un moment tenté de répartir l’extension de ses bureaux dans l’espace, le grand groupe pharmaceutique a finalement décidé de construire une troisième tour de 221 m de hauteur sur les rives du Rhin. Il a ainsi opté pour un agrandissement en hauteur, pour libérer du terrain sur les rives du fleuve et créer des espaces verts. Avec pour choix de démolir d’anciens bâtiments de production et de laboratoire.
Un accord privé
C’était sans compter avec les défenseurs de ce patrimoine industriel. La
contestation vise avant tout la tour de bureaux de Roland Rohn, construite en
1960, et le bâtiment de production Rudolf Salvisberg, beaucoup plus ancien. Le
Conseil des monuments de Bâle s’était résolu, après un accord avec Roche, à
renoncer à faire protéger ces deux constructions. Par contre, deux autres
immeubles du site industriel y avaient eu droit.
Crédit image: Roche
L’association Heimatschutz Basel insiste sur la protection des anciens bâtiments de Roche.
Heimatschutz Basel critique la procédure. L’association demande au Conseil d’Etat de faire protéger les immeubles concernés. Elle s’insurge surtout contre le fait que l’accord trouvé entre le Conseil des monuments et l’entreprise Roche soit de nature privée, donc pas sujette à des recours éventuels.
Roche souhaite remplacer les bâtiments qu’il veut démolir par un espace vert, avec pavillon d’accueil. Il entend dans la foulée construire sa troisième tour, pour moderniser son site d’origine. Son projet est vivement contesté en Suisse alémanique. (Baublatt, pb)