Plus de 50 refuges de montagne fragilisés par le dégel du pergélisol
Les cabanes de montagne sont menacées par le réchauffement climatique. Plus du tiers d’entre elles devront être transformées ou rénovées d’ici 2050, et cela conduit le Club alpin suisse et ses sections à de se préparer à d’importants investissements.
Crédit image: Ateliergenossenschaft Werkgruppe agw
La cabane du Trift, dans l’Oberland bernois, est particulièrement exposées au dégel des sols sur lesquels elle est construite.
Après la neige et les rochers du « Vieux chalet » de l’abbé Bovet, voici que le réchauffement climatique met en péril la statique des cabanes et refuges de haute montagne. Le Club alpin suisse (CAS), propriétaire de 153 bâtiments d’hébergement en haute altitude, doit ainsi se préparer à de très importants travaux de rénovation et de consolidation pour ces prochaines années. Ses sections, toutes propriétaires, devront ainsi chercher du financement pour garantir l’accueil des randonneurs et des alpinistes.
Menaces d’éboulements
Dans la foulée des évènements météorologiques extrêmes de l’an dernier – notamment
en Valais, le CAS a fait établir deux rapports techniques sur la statique des
cabanes de montagne. Plus d’un tiers de ces bâtiments sont ainsi menacés par le
réchauffement des sols – surtout morainiques - sur lesquels ils sont construits.
S’ajoutent les éboulements et autres intempéries, qui rendent la pratique des sports
de haute montagne toujours plus aléatoires.
Le dégel du pergélisol rend ainsi plus de 50 cabanes de plus en plus instables. Le phénomène a été notamment observé au refuge des Bouquetins, au-dessus d’Arolla (VS). La section propriétaire a dû se résoudre à déplacer et agrandir son bâtiment. L’approvisionnement en eau des refuges en altitude devient de plus en plus problématique. Enfin, un pergélisol plus chaud augmente le risque de chutes de pierres.
Consolider, déplacer,
voire démanteler
La Haute école spécialisée bernoise (BFH) et son département d’architecture ont
établi sur demande du CAS une vision pour les cabanes à l’horizon 2050. Les experts
préconisent le déplacement des bâtiments vers des sites plus sûrs, voire un
démantèlement. Ils proposent aussi diverses modifications structurelles pour mieux
sécuriser les constructions. Par exemple, les cabanes de montagne peuvent être
transformées pour n’accueillir que les randonneurs.
La mise en œuvre de ces programmes de modernisation va évidemment coûter beaucoup d’argent. Le CAS est prêt à relever ce défi, même s’il ne vit que de dons ou de partenariats extérieurs.