Les énergies renouvelables moins carbonées que l’électricité importée
Le Laboratoire fédéral de recherche sur les matériaux (Empa) et l'Université de Genève ont analysé les importations d'électricité tenant compte des émissions de CO2. Les chercheurs étudient une stratégie de décarbonation du système énergétique suisse, en limitant les importations au profit du développement du renouvelable, solaire en tête.
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Le développement de l'énergie photovoltaïque et éolienne permet de réduire la dépendance vis-à-vis des importations d'électricité et donc les émissions de CO2.
La consommation d'électricité augmente en Suisse en raison des pompes à chaleur installées dans les bâtiments helvétiques et du développement du marché des voitures électriques. Pour couvrir ces besoins, le pays est tributaire des importations de courant, souvent à une forte empreinte carbone. Surtout lorsque celles-ci proviennent de centrales à gaz ou à charbon.
La Suisse veut atteindre la neutralité climatique d'ici 2050, c'est-à-dire ne plus émettre de gaz à effet de serre. De nombreuses stratégies visant à atteindre le « zéro net » impliquent le remplacement des combustibles fossiles par de l'électricité. En Suisse, l'électricité nécessaire provient en grande partie des centrales nucléaires et des installations hydrauliques, à faible empreinte carbone.
La Suisse reste tributaire de l’électricité provenant des pays voisins. La part des importations de courant s'élève à environ 11%. Alors que l'électricité produite localement génère environ 40 g d'équivalents CO2 par KWh, la moyenne de l'ensemble du réseau électrique suisse, importations comprises, se situe aux alentours de 108 g.
Nucléaire à
remplacer
L’électrification se développe. Les chercheurs prévoient un besoin supplémentaire
d'environ 12 TWh par an. Le nucléaire doit aussi être remplacé les énergies
renouvelables. Malgré cette augmentation des émissions « importées »,
l'électrification croissante du chauffage et de la mobilité entraînera
toutefois une réduction des émissions de gaz à effet de serre pouvant atteindre
45% dans l'ensemble du système énergétique suisse, explique l’Empa dans un
communiqué..
Miser sur l’éolien
en hiver
En hiver, la Suisse dépend des importations en raison des rendements moindres
du photovoltaïque. Le scénario qui a obtenu les meilleurs résultats en termes
de réduction des émissions dans l'étude de l’Empa et de l’Université de Genève prévoit
donc, outre un développement de l'énergie solaire à 25 TWh (contre 2,7 TWh
actuellement), une part très importante d'énergie éolienne d'environ 12 TWh
(contre 0,1 TWh actuellement). Cette dernière pourra contribuer à réduire la
dépendance aux importations pendant la période hivernale.
Technologies «
Power-to-X »
Le stockage saisonnier de l'énergie constitue un défi de plus en plus important
et il faut s'attendre à d'importants excédents d'électricité en été en raison
du développement du photovoltaïque. Selon les chercheurs, le plus grand
potentiel pour transférer ces excédents en hiver réside dans les technologies «
Power-to-X », qui permettent de transformer l'électricité excédentaire en
vecteurs énergétiques chimiques stockables tels que l'hydrogène ou le méthane
synthétique, ainsi que dans les accumulateurs thermiques tels que les champs de
sondes géothermiques.