Les cours d’eau alpins se réchauffent et déstabilisent l’écosystème
La hausse de la température des cours d’eau alpins peut être néfaste aux industries nucléaire et hydraulique, révèle une étude de l’EPFL, des Universités de Lausanne et de Berne, ainsi que de l’Institut fédéral d’étude de la neige et des avalanches. Le réchauffement climatique déstabilise l’écosystème et pèse sur l’approvisionnement énergétique.
Crédit image: Whgler, CC_BY-AS_4.0
Le débit des eaux de montagne (ici la Borgne au fond du Val d’Hérens) est déjà déterminant pour alimenter les barrages alpins.
La lutte contre le réchauffement climatique est complexe. L’EPFL, les Universités de Lausanne et de Berne, ainsi que l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches en rajoutent une couche en s’intéressant à la température moyenne des cours d’eau en Suisse. Avec pour conséquence de s’inquiéter des futurs besoins des industries nucléaires et hydroélectriques.
Jusqu’à présente, la fonte des neiges limitait l’augmentation de la température des cours d’eau. Mais les intempéries de l’année dernière changent la donne, relève l’EPFL dans un communiqué. La surchauffe déstabilise l’écosystème alpin. Et, à la surprise des chercheurs, le rythme de la hausse des températures de l’eau est égal à celui de l’air ambiant.
Premiers arrêts
de la production
Le débit d’eau est en baisse, et le réservoir formé par les glaciers se vide.
L’industrie très gourmande en eau en souffre. En 2018 déjà, la centrale nucléaire
de Mühleberg avait dû réduire sa production pendant l’été pour se conformer aux
prescriptions légales d’alors. Avec des conséquences néfastes sur l’approvisionnement
énergétique.
Les chercheurs tirent donc la sonnette d’alarme. Ils fondent leurs conclusions sur 33 stations de mesure de températures et 40 ans de relevés. Avec une augmentation toujours plus forte de la température de l’eau des rivières, en montagne comme en plaine.