Les chantiers routiers ne font pas assez appel au recyclage des matériaux
Trop de granulats d'enrobés bitumineux sont stockés en Suisse. Les professionnels des matériaux appellent à leur réutilisation, dans une optique écologique. Les cantons leur emboîtent le pas.
Crédit image: ASR
Les professionnels des matériaux de chantier veulent encourager une meilleure gestion des stocks existants.
Le constat est un peu désespérant. Les stocks de granulés d’enrobés bitumineux ne baissent pas malgré la demande. A qui la faute ? La production de nouveaux enrobés néglige les réserves, estime l’Association suisse pour le recyclage des matériaux de construction (ASR).
De nombreux chantiers ont en effet recours à des enrobés fabriqués majoritairement à partir de matières premières. Cela va à l’encontre de nombreuses initiatives de revalorisation de matériaux déjà utilisés dans la construction de routes. Malgré les encouragements de l’Office fédéral des routes (Ofrou) et de plusieurs cantons, rien n’y fait. Pourtant, le recyclage existe depuis longtemps.
L’ASR a donc décidé d’inverser la tendance en se fondant sur plusieurs initiatives cantonales. Genève va ainsi demander prochainement l’utilisation d’enrobés recyclés lors des appels d’offres de projets routiers. Vaud a été précurseur et Fribourg travaille aussi à la révision des procédures d’appels d’offres. L’Ofrou a aussi réalisé plusieurs chantiers avec des taux de recyclé qui vont bien au-delà des normes usuelles.
L’ASR est cependant consciente que tous les stocks de granulats ne conviennent pas forcément à leur réutilisation. La résistance à la fatigue mécanique et la régularité de leurs propriétés pèsent sur leur qualité. Peu de routes sont construites actuellement, ce qui a pour effet d’augmenter le volume disponible. L’association promet d’éditer un catalogue de bonnes pratiques pour une meilleure utilisation des stocks, dans l’optique de la lutte contre le réchauffement climatique.