L’EPFL veut créer un observatoire mondial des rivières pour le climat
Les cours d’eau émettent aussi des gaz à effet de serre. Une équipe de l’EPFL propose ainsi de créer un Observatoire des rivières pour mieux prévenir les effets néfastes du dioxyde de carbone et du méthane dans l’atmosphère. Elle se fonde sur une observation attentive du métabolisme chimique de l’eau dans les Alpes.
Crédit image: EPFL
Les Alpes suisses et leurs rivières ont servi de laboratoire d’observation pour mieux comprendre le métabolisme de l’eau.
A l’EPFL, la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit (ENAC) estime que le rôle des rivières est aussi important que celui des océans dans le cycle du carbone. Une dizaine de scientifiques s’est donc penché sur le métabolisme des cours d’eau, dans le monde entier et plus spécifiquement dans les Alpes suisses. Leurs conclusions sont sans appel. Les rivières libèrent aussi du dioxyde de carbone par la simple action de la photosynthèse et la respiration des microbes qui s’y trouvent.
L’étude de l’ENAC apporte une nouvelle pièce au puzzle de la compréhension des mécanismes d’émission de gaz à effet de serre. Le dioxyde de carbone qui ne peut être métabolisé dans les cours d’eau finit dans les lacs ou les océans. Il peut ainsi influencer la biochimie des eaux côtières.
La construction
de barrages visée
Les conclusions des scientifiques éclairent davantage les processus du
changement climatique. L’azote provenant de l’agriculture et véhiculé dans les
cours d’eau peut encourager la prolifération d’algues et de méthane, un gaz
nocif pour l’environnement. Les émissions de gaz à effet de serre, si décriées
dans le cadre du combat pour le climat, peuvent ainsi être amplifiées. Egalement
par la construction de barrages qui empêchent le cycle naturel de l’eau.
Crédit image: Alain Herzog, EPFL
Le professeur Tom Battin, de l’EPFL, lance un appel vibrant en faveur de la nature et des cours d’eau.
L’ENAC propose ainsi de créer un Observatoire global des rivières. Les chercheurs ont arpenté les Alpes pour prendre le pouls de ses cours d’eau, dans le but de tester leur système d’observation et nourrir des modèles mathématiques propres à déterminer le rôle des flux de carbone. Cet observatoire fournirait un outil de diagnostic en cas de problème. A l’image de la circulation sanguine, conclut l’EPFL, les rivières doivent pouvoir fonctionner naturellement pour éviter de paralyser l’écosystème planétaire.