L’EPFL mise sur la montagne pour développer le solaire et l’éolien
L’EPFL et l’institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches proposent de privilégier les milieux de montagne, en particulier les Alpes et les Préalpes, pour le développement de l’énergie photovoltaïque et de l’éolien. Toutefois, les chercheurs se basent sur la recherche de la meilleure énergie renouvelable à adopter.
Crédit image: EPFL
Les Alpes représentent un formidable potentiel pour le développement des énergies renouvelables, en combinaison avec leur potentiel hydraulique.
C’est un constat aux allures de provocation. Les chercheurs de l’EPFL et de l’Institut fédéral WSL pour l’étude de la neige et des avalanches proposent de maximiser la neutralité carbone et l’autonomie énergétique de la Suisse en misant sur les Alpes pour construire des centrales éoliennes et solaires. Mais leur étude n’est finalement là pour inviter le politique à choisir la meilleure énergie pour chaque projet renouvelable.
A l’heure où la France, le Danemark ou l’Allemagne misent plutôt sur la mer pour construire des aérogénérateurs, l’EPFL et WSL optent pour le relief. Rien d’étonnant à cela, puisque la chaîne du Jura comprend déjà le plus grand parc éolien du pays, situé sur les hauteurs de Saint-Imier (Jura bernois) et doublé par une grande centrale solaire à Mont-Soleil. Leur étude vise à déterminer quelle est l’énergie renouvelable la plus pertinente pour chaque site. Les microclimats, la topographie et les questions de stockage de l’énergie hydraulique orientent l’intérêt tout naturellement vers les Alpes et le Jura.
Glaciers à éviter
Les auteurs ont analysé les données météorologiques de la Suisse pour proposer
un modèle pour l’éolien. Les mâts doivent se situer à au moins 500 m des
habitations. Les glaciers, les fortes pentes, les forêts et le Parc national
sont des zones à éviter. Pour le solaire, les versants orientés au nord sont
inappropriés.
Les chercheurs valident le Jura comme champion de l’éolien, même si les projets qui y sont menés sont en proie à de très fortes oppositions. Le potentiel est énorme, avec 40% des installations proposées par leur modèle. Viennent ensuite les Alpes et les Préalpes, pour le solaire surtout. L’ensoleillement y est fort et le réseau électrique très actif du fait de la production d’électricité d’énergie hydraulique. « Le développement du photovoltaïque en montagne pourrait réduire notre dépendance énergétique de l’étranger à hauteur de 80% durant l’hiver », souligne l’EPFL.
La méthode utilisée par l’EPFL et WSL est une première. Elle se démarque des études d’impact menées pour chaque projet éolien ou solaire, puisqu’elle cherche à choisir la meilleure énergie renouvelable en fonction des caractéristiques du terrain. De quoi dépassionner un peu le début autour des éoliennes, particulièrement vif dans le canton de Fribourg actuellement.