L’EPFL lance un outil numérique pour accélérer le stockage du carbone
L’EPFL a mis tout son poids et ses compétences en matière de digitalisation pour accélérer la mise en œuvre de nouvelles techniques de captage du dioxyde de carbone. Elle a lancé une plateforme numérique qui permet d’anticiper les performances de plus de 1200 matériaux de stockage.

Crédit image: Idaho National Laboratory, CC_BY-SA_2.0
La recherche sur le captage du carbone occupe de nombreux scientifiques, mais les découvertes faites tardent parfois à trouver leur débouché pratique.
La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre marque de plus en plus la recherche menée à l’EPFL. En collaboration avec l’EPFZ et l’Université Heriot-Watt, le campus d’Ecublens veut rapprocher les découvertes de leur application pratique. Il a ainsi mis sur pied une plate-forme digitale, appelée PrIsMa, pour aider le monde de la construction à employer de nouveaux matériaux pour le stockage du dioxyde de carbone.
Une Vallée de
la Mort
Les chercheurs sont partis du constat que leurs découvertes risquent de se
perdre dès qu’il s’agit de les mettre en pratique. Cette zone de perte d’information,
qu’ils ont baptisé la Vallée de la Mort, doit être dissipée par de nouvelles
méthodes. Trop souvent, estiment-ils, le développement de techniques de captage
du carbone reste de la compétence des chimistes et des ingénieurs. Les
résultats, constate l’EPFL, sont souvent en deçà des attentes et retardent l’innovation.
Quatre
indicateurs pour un captage efficace
PrIsMa, ou Process Informed Design of Tailormade Sorbent Materials, associe la
science des matériaux aux processus numériques. La plateforme peut accélérer la
découverte de matériaux stockant le plus efficacement le carbone. Elle est
formée de quatre indicateurs différents pour estimer la viabilité du captage
depuis son développement initial jusqu’à une installation complète.
Une simulation
moléculaire
Les scientifiques ont utilisé leur méthode sur plus de soixante études de cas
de stockage du carbone, dans le monde entier et selon des techniques très
diverses. La plateforme peut prédire les performances des nouveaux matériaux. Elle
remplace ainsi avantageusement les tâtonnements actuels, faits d’expériences
réussies ou ratées. Elle se base sur une simulation moléculaire pour anticiper
les propriétés de stockage. Elle a été testée sur une installation en fonction
depuis trente ans.
PrIsMa peut ainsi explorer plus de 1200 matériaux divers pour comprendre leur capacité de stockage du carbone. La plateforme doit avant tout d’adresser aux chimistes, même à ceux qui ne maîtrisent pas le phénomène. Elle contribue ainsi, estiment ses concepteurs, à atteindre l’objectif du zéro carbone.