Le débat politique sur le sauvetage du Mormont est pavé d’économie circulaire
Il n’est pas certain que le peuple vaudois se prononce sur l’avenir de la colline du Mormont, près d’Eclépens. Le Conseil d’Etat propose un contreprojet à l’initiative déposée l’an dernier pour recentrer le débat politique autour du projet d’extension de la carrière d’Holcim. Il veut en effet privilégier la sauvegarde de l’environnement et l’économie circulaire.
Crédit image: Holcim
Le cimentier Holcim estime nécessaire d'étendre l'exploitation de sa carrière d'Eclépens à la colline située en arrière-plan.
Après les tumultes policiers et judicaires, le sort de la colline du Mormont, près d’Eclépens (VD) devrait se jouer dans les urnes. Une initiative demande la sauvegarde de ce site naturel convoité par Holcim dans le cadre de l’extension de sa carrière, et le Conseil d’Etat vaudois vient d’y opposer un contreprojet. Le gouvernement entend recentrer le débat soulevé par l’occupation de la colline par les zadistes autour de la préservation de la nature. Et, peut-être, éviter une votation populaire.
L’évacuation de la « zone à défendre » du Mormont et les procédures menées par une association privée pour en préserver les atouts naturels trouvent un écho dans la politique vaudoise en faveur de l’environnement. L’initiative Sauvons le Mormont, lancée par les partis de gauche, a recueilli plus de 13'000 signatures valables. Elle a été déposée en juillet 2022.
La protection
de la Venoge comme modèle
Dans son contreprojet, le Conseil d’Etat vaudois veut agir selon deux axes.
Tout d’abord, il entend ancrer la colline dans la loi vaudoise sur la
protection du patrimoine naturel et paysager. Il se repose pour cela sur les
mesures préservant la Venoge. Par ailleurs, il entend ancrer les principes du
recours à l’économie circulaire dans la Constitution cantonale.
La réponse du gouvernement vaudois à l’initiative va ainsi largement dans le sens prévu par celle-ci. Les signataires du texte déposé l’an dernier demandent en effet une meilleure utilisation des matériaux comme le calcaire, le sable ou l’argile dans la construction. En préservant bien sûr le cadre naturel de la colline d’Eclépens.
Un délai pour
traiter l’initiative
Par son contreprojet, le Conseil d’Etat vaudois demande au Grand Conseil de ne
pas brûler les étapes en traitant l’initiative. Il estime avoir besoin d’une
année supplémentaire pour tenter d’harmoniser les deux textes.