Le canton de Vaud priorise ses sites d'extraction jusqu'en 2040
Le Conseil d’Etat vaudois a approuvé son Programme de gestion des carrières. L'objectif est de garantir l'approvisionnement en matériaux minéraux pour les quinze prochaines années. Des études ainsi qu'une analyse environnementale espèrent minimiser l'impact sur la biodiversité.
Crédit image: Vd.ch
Priorité aux sites d'extraction pour un approvisionnement durable en matériaux minéraux jusqu'en 2040.
Le Programme de gestion des carrières 2024 définit les
sites prioritaires pour les futurs projets d’extraction sur Vaud, afin
d’assurer un approvisionnement durable en matériaux minéraux jusqu’à l’horizon
2040. Par rapport à la précédente planification de 2016, le Programme 2024
recentre les efforts sur un nombre restreint de sites qui doivent permettre à
la fois d’assurer la sécurité d’approvisionnement indigène, de réduire les nuisances
liées au transport et de limiter les impacts environnementaux et leur
externalisation hors du canton.
Etudes et autorisations requises
Les projets devront faire l’objet d’études et d’une procédure d’autorisation
complète avant qu’une décision ne soit prise quant à leur exploitation
effective. L’exploitation sera en effet conditionnée à une analyse
environnementale approfondie et à la mise en œuvre de mesures de compensation
devant permettre le développement de milieux favorables pour la biodiversité et
la conservation d’espèces menacées. Les parties concernées seront informées d’un
projet au fur et à mesure de son développement avant qu’il ne soit mis
formellement à l’enquête publique.
Potentiel de 10,5 millions de m³
Dans cette nouvelle planification des gravières, la liste des sites classés en
priorité 1 est réduite à 14, au lieu de 21. Ceux-ci représentent un potentiel
total de 10.5 millions de m³ de granulats naturels jusqu’en 2040. Parmi les 14
gisements envisagés, 4 seulement constitueraient de nouvelles gravières,
le reste des sites priorisés étant des extensions d’exploitations existantes. 5 des sites les plus importants en capacité combinent en outre la
possibilité d’un raccordement au réseau ferroviaire afin de réduire les nuisances
liées au trafic routier. Le programme prévoit également de poursuivre
l’exploitation lacustre qui produit environ 15 % du granulat naturel indigène.
Priorité à l'économie
circulaire
Dans le domaine des matériaux de construction, le Conseil d’Etat entend
contribuer à infléchir la demande en granulats naturels, en favorisant des
solutions alternatives au béton, telles que les matériaux bas carbone (par
exemple le bois) et le réemploi des matériaux de construction. Ainsi, pour la première
fois, le Programme de gestion des carrières prend en considération une baisse
de la demande de granulats naturels à moyen terme qui découlerait du
développement de l’économie circulaire. Le Conseil d’Etat prévoit de réévaluer
périodiquement l’adéquation de l’offre et de la demande en matières premières
minérales et d’adapter au besoin le Programme de gestion des carrières.
Révisions de la législation
L’économie circulaire ne se limite toutefois pas à revoir l’approvisionnement
en matières premières minérales, mais sera également déclinée dans la révision
de la Loi sur l’énergie et la prochaine révision de la Loi sur les déchets.
Cette dernière fixera comme priorité la réutilisation et la valorisation des
déchets sous forme de matière et introduira des mesures incitatives pour
préserver les ressources. La concordance de ces bases légales doit conduire à
réduire la consommation de ressources minérales naturelles et prolonger la vie
des sites d’extraction priorisés.