Le dépôt des biens patrimoniaux de Genève prend toujours l’eau
La Ville de Genève va négocier avec les acteurs de la construction du dépôt de ses biens patrimoniaux à La Jonction pour résoudre le conflit né de la découverte en 2017 de défauts dus à l’humidité. Une nouvelle expertise montre que les chapes du bâtiment doivent être intégralement refaites.
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L’ancien site Artamis de La Jonction a bien changé depuis 2012. Mais la présence des archives genevoises a causé bien des soucis lors de sa reconversion.
Révélés dès 2017, les défauts de la construction du dépôt des biens patrimoniaux à La Jonction (GE) vont bientôt être au centre de négociations pour être réparés. Pour la Ville de Genève, il ne s’agit ni plus moins qu’assurer la pérennité du patrimoine des Musées d’art et d’histoire, d’ethnographie et Ariana, ainsi que la Bibliothèque et le Fonds municipal d’art contemporain. Des collections qui ont pu être entreposées dans le sous-sol d’un bâtiment construit il y a quelques années sur l’ancien site Artamis, au centre d’un réaménagement en écoquartier.
Les mauvaises surprises constatés deux ans après la réception de ce bâtiment sont au centre d’une interminable bataille. La Ville de Genève a déjà pu obtenir l’exécution de travaux supplémentaires, mais cela ne suffit toujours pas à exploiter convenablement ses collections, rappelle son Conseil administratif dans un communiqué. Toutefois, une dernière expertise a permis de démêler l’écheveau des travaux à entreprendre pour que ce dépôt puisse enfin être opérationnel.
Hygrométrie et
température essentielles
Les locaux ont vite souffert de l’humidité. Un phénomène apparu deux ans après
la construction et qui n’est pas imputable à la proximité du Rhône ni aux
récentes crues de l’automne. Le maintien d’une température et d’une hygrométrie
adéquate est en effet essentiel à la conservation du patrimoine.
Les experts ont ainsi établi en octobre dernier que les chapes de l’immeuble devaient être intégralement refaites. Certaines installations assurant la climatisation des locaux – indispensable pour la préservation des collections – doivent également être remplacées. La Ville devra enfin préciser le contenu des travaux à entreprendre. Mais ce chantier de rétablissement doit durer plusieurs années.
Une convention à
négocier confidentiellement
L’affaire est encore pendante au plan juridique. La Ville de Genève devra encore
établir une convention avec les parties concernées par ce chantier pour engager
les études et les travaux nécessaires à réparer le préjudice subi. Ces négociations
sont confidentielles. Mais il est certain, conclut le Conseil administratif,
que l’ensemble des collections stockées à La Jonction devra être déplacé pendant
le futur chantier.