Le corps électoral genevois limite l’accès à la propriété par étage
La PPE n’est plus aussi séduisante pour le corps électoral genevois. Le développement de la vaste zone de Praille-Acacias-Vernets devra se dérouler conformément à ce qui a été voté en 2018. Les électeurs ont en effet refusé deux propositions favorisant les milieux immobiliers.
Crédit image: Olivier Riethauser, High 5 Prod
Praille-Acacias-Vernets n’est pas une zone où les milieux immobiliers privés peuvent agir à leur guise, a confirmé le corps électoral.
La propriété par étage s’est invitée dans le landerneau politique genevois à l’appui du développement attendu de la zone Praille-Acacias-Vernets. Elle a agité les esprits, en des milieux immobiliers voulant étendre les possibilités d’accès à la propriété et les tenants d’un développement plus contrôlé par l’Etat. Le corps électoral a fini par trancher. Par deux refus, il a retoqué les partisans de l’accès à la propriété au profit du développement de logements d’utilité publique.
Craintes de spéculation
La zone Praille-Acacias-Vernets se développe par étapes, sur la base de
dispositions légales acceptées en 2018 par le corps électoral. Aujourd’hui, le
Conseil d’Etat genevois a voulu les adapter en favorisant la création d’un
quart des 12'500 logements en régime de PPE. Deux référendums ont été lancés
pour contrer la tendance à la spéculation immobilière sur des terrains en mains
publiques. Les opposants craignaient en effet que les propriétaires ne prennent
le dessus sur les locataires, restreignant en fait le libre accès aux biens
immobiliers proposés à la vente.
Les fonds des
terrains liés au bâti
Les deux objets soumis au vote ce week-end visaient à accorder un quart des
logements construits sur des terrains publics à la PPE. Soit sur des zones à
cheval entre les villes de Genève, de Carouge et de Lancy. Outre du logement,
deux zones de verdure et d’activités mixtes y sont prévues dans le cadre du
projet Praille-Acacias-Vernets. Les dispositions soumises au vote du peuple
permettaient de dissocier la propriété du fonds de celle des bâtiments, pour
ceux construits à titre privé sur des terrains en mains des collectivités.
Les plans
financiers publics devront s’adapter
Le Conseil d’Etat s’est dit convaincu que l’accès facilité à la PPE lui
permettait d’améliorer les plans financiers touchant les futurs quartiers de
Praille-Acacias-Vernets. Ce qui aurait donné plus de liberté dans l’élaboration
de projet d’espaces publics et d’infrastructures de qualité. Le peuple ne l’a
finalement pas suivi, préférant de s’en tenir à ce qu’il a voté en 2018 déjà.