Le canton du Jura met sur papier son passé carolingien
L’Office de la culture et la Société jurassienne mettent en lumière les récentes découvertes archéologiques effectuées sur la colline du Paplemont et près de la chapelle Saint-Gilles à Cornol (JU). Parmi elles, une cave datant de l’époque carolingienne.
Crédit image: Office de la culture
Cette cave datant entre la fin du VIIe et la fin du IXᵉ siècle faisait probablement partie d’une grange dédiée aux dîmes ecclésiastiques.
C’est grâce à une prospection menée en 2013 par un collaborateur bénévole de la Section cantonale jurassienne d’archéologie et de paléontologie qu’une activité humaine remontant à l’âge du Fer et à la période gallo-romaine a été identifiée à Cornol. (JU). L' Université de Bâle a pris le relais pour deux séries de fouilles sur la colline de Paplemont et les alentours de la chapelle Saint-Gilles, située en contrebas. Le Cahier d’archéologie jurassienne fait ainsi la part belle à l’étude issue de cette collaboration, basée sur le travail de master d'un jeune archéologue bâlois.
Une cave
maçonnée semi-enterrée
La prospection avait notamment révélé les traces d’un bâtiment en pierre situé
à quelques dizaines de mètres à l’est de la chapelle Saint-Gilles. Les fouilles
qui ont suivi ont révélé qu’il s’agit d’une cave maçonnée semi-enterrée de plan
légèrement trapézoïdal, mesurant environ 6 x 4,5 m. Il n’a pas été possible de
déterminer si la cave était surmontée d’un étage. La datation au radiocarbone a
permis de dater sa construction entre la fin du VIIᵉ et la fin du IXᵉ siècle.
Abandonné entre la fin du XIᵉ et le milieu du XIIᵉ siècle, le bâtiment est
progressivement tombé en ruine avant d’être comblé. Rare témoin bâti de la
période carolingienne, la cave faisait probablement partie d’une grange dédiée
aux dîmes ecclésiastiques, tout en étant associée à une église dont les
vestiges se situent sous la chapelle actuelle.
Lieu de culte présumé
Les traces repérées sur la colline se résument essentiellement à la découverte
de nombreux objets, souvent métalliques. Les trouvailles attestent que les
phases d’activité humaine les plus intenses datent de la période antique. La
présence de monnaies et fibules, mais aussi d'ossements d’animaux, de fragments
de céramique de cuisson et de table, ainsi que de deux dents humaines calcinées
de l’âge du fer, suggèrent aussi que la colline était un lieu de culte
autrement plus ancien. Il s’agissait probablement d’un «bois sacré».