Lausanne ouvre la baignade aux personnes à mobilité réduite
La capitale vaudoise poursuit l’embellissement de ses rives en aménageant de nouvelles aires de baignade protégées. La dernière est située le long du quai d’Ouchy et équipée d’un dispositif d’entrée dans l’eau pour fauteuils roulants.

Crédit image: Mario Trotta, ville de Lausanne
La nouvelle plage garantit un accès sécurisé et réglementé au lac.
Les rives de Lausanne s’étendent sur 5 km, de la Vuachère (limite avec Pully) à la Chamberonne (frontière avec Saint-Sulpice). Avec l'installation d'une nouvelle zone de baignade, le long du quai d'Ouchy, les plans d’eau ainsi aménagés permettent une baignade sécurisée sur l'ensemble des rives lausannoises, à l’exception des zones réglementées par des activités portuaires. Longtemps tolérée, puis interdite, cette pratique populaire retrouve un cadre légal grâce à une révision de la réglementation, entérinée à l’issue d’une enquête publique.
Un vaste espace
réservé
La nouvelle zone de baignade du Quai d’Ouchy, désormais accessible au public,
couvre environ 40’000 m². Entièrement balisée par des bouées jaunes, elle
garantit un espace réservé aux nageurs, excluant toute forme de navigation.
L’accès se fait aisément via les escaliers existants, désormais équipés de
mains courantes pour plus de sécurité et de confort.
Rives transformées
Ces aménagements valorisent les bords du Léman, favorisent les liens sociaux et
continuent à faire rayonner Lausanne comme «la meilleure petite ville du
monde». Leur mise en œuvre est le fruit d’une étroise collaboration entre les
services de la Ville, les autorités cantonales et les différents usagers. Des
accords ont été conclus avec les pêcheurs et le Ski Nautique Club Lausanne afin
de garantir une cohabitation harmonieuse des différentes activités.
Baignade en
toute saison
Depuis plusieurs années, la Municipalité poursuit une politique d’aménagement
et d’animation des rives du Léman. Cette stratégie s’est traduite par la
création de plusieurs zones de baignade publiques et sécurisées : à la Jetée de
la Compagnie (2019), au Vieux-Port d’Ouchy (2021), puis au Quai d’Ouchy (2022
et 2024), répondant à une forte demande de la population. Pour renforcer
l’attractivité estivale, trois buvettes ont vu le jour après une saison test
réussie en 2022. En période hivernale, Lausanne s’est également distinguée en
proposant des bains d’hiver (lancement en 2023), un concept mêlant baignade en
eau froide, saunas et buvette, géré par l’équipe de Bains des Rives et
désormais pérennisé pour cinq saisons.
Personnes à
mobilité réduite incluses
Depuis quelques jours, Lausanne est aussi devenue la première ville de Suisse à
installer le SEATRAC Mover, un dispositif autonome et solaire permettant aux
personnes à mobilité réduite d’accéder au lac sans assistance, inauguré à la
plage de Vidy. Ce système novateur s’ajoute à un ensemble d’infrastructures
accessibles, comprenant douches, vestiaires et plateformes spéciales.

Crédit image: Archives Ville de Lausanne.
Avant 1867, au premier plan se trouvent les Bains Rochat (bains publics), puis le débarcadère construit en 1852 et la maison Longchamp, l'Hôtel de l'Ancre et la tour d'Ouchy.
L’accès à la baignade publique sur les rives de Lausanne s’inscrit dans une longue évolution historique. Au XIXᵉ siècle, la baignade libre dans le lac Léman était fortement réglementée, voire interdite, pour des raisons de moralité et de décence. Afin de contourner ces interdictions, des établissements de bains payants et fermés furent aménagés, comme les Bains Rochat, situés entre le parc du Denantou et l’hôtel Beau-Rivage.
Acquis en 1866 par Marc David Rochat, ce lieu discret sur pilotis accueillit jusqu’en 1896 une clientèle majoritairement aisée, désireuse de profiter des bienfaits du lac tout en respectant les normes sociales de l’époque.

Crédit image: Archives Ville de Lausanne.
1880-1890: Les bains publics vus de l'autre côté. Ils étaient situés entre l'Hôtel Beau-Rivage et la villa Les Tourelles.
Des dispositifs étonnants, comme les «cabines de bains à roulettes», permettaient alors aux baigneurs de se changer à l’abri des regards et d’entrer dans l’eau sans être vus. Ce passé contraste fortement avec la vision actuelle d’un espace public ouvert, accessible à tous.