Latifa Echakhch, hôte du pavillon suisse à la Biennale de Venise
Le Pavillon suisse de la 59ème exposition internationale
d’art est confié à l’artiste franco-marocaine vivant en Valais, Latifa
Echakhch. Le percussionniste et compositeur Alexandre Babel et le curateur Francesco
Stocchi complètent ce trio de choc en lançant l'exposition
Crédit image: Sébastien Agnetti
Les occupants du pavillon suisse cette année: Alexandre Babel, Latifa Echakhch et Francesco Stocchi. (de gauche à droite). L'exposition aura lieu à Venise entre avril et novembre 2022.
Dès le 23 avril prochain, quiconque pénètrera dans le jardin qui mène au
pavillon suisse de la Biennale de Venise sera accueilli par des vestiges d'art. A en croire Pro Helvetia, les visiteurs seront emmenés à travers un voyage dans le temps «dans le sens inverse des aiguilles d'une montre». Dans chaque pièce, l'atmosphère changera. Le
temps s'écoulera à l'envers: de la clarté du jour au crépuscule du soir tandis que les sculptures
qui remplissent la salle du pavillon disparaîtront avalées par l'obscurité. L'installation de Latifa Echakhch veut ainsi thématiser le
cycle de la vie. Le matériau utilisé pour l'exposition se veut innovant ou, parfois, recyclé des biennales précédentes.
L'exposition jouera avec les harmonies et les dissonances,
avec les sentiments mêlés d'attente, d'accomplissement et d'extinction. Les
sculptures feront partie d'une expérience orchestrée plus globale, une
interprétation rythmique et spatiale qui doit permettre aux spectateurs de percevoir le
temps et le corps à plusieurs niveaux.
Rythme et feux rituel
Avec cette exposition, l'artiste, qui vit en Suisse, fait référence aux feux
rituels tels qu'on les connaît dans de nombreuses cultures. C'est le cas par
exemple des mannequins de paille jetés dans les feux de la Saint-Jean, censés
protéger des démons et des maladies. Ou encore le «Böög» lors du Sechseläuten à
Zurich: ici, le bonhomme de neige artificiel surdimensionné symbolise l'hiver
qui est brûlé. L'adieu à l'hiver est en même temps l'accueil du printemps, le
feu est donc toujours à la fois la fin et le début d'une roue du temps qui
tourne sans cesse.
Rapport à la lumière et au son
L'un des thèmes de l'installation de Latifa Echakhch sera également l'architecture: les
pièces et leur rapport à la lumière ainsi que l'expérience sonore individuelle. «Nous voulons que les visiteurs quittent l'exposition
avec le même sentiment que celui qu'ils éprouvent en sortant d'un concert. Que
ce rythme, cette satisfaction résonnent encore», explique l'artiste plasticienne contemporaine.