La population suisse augmente, les zones à bâtir ne suivent pas le mouvement
La surface des zones à bâtir n'a pas augmenté au cours des cinq dernières années en Suisse. En parallèle, l’espace construit se densifie. L'Office fédéral du développement territorial (ARE) attribue le phénomène à la révision de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire.
Crédit image: Patrick Federi, Unsplash
Les constructions sont aujourd’hui plus hautes. La Prime Tower de Zurich le démontre.
Entre 2017 et 2022, la surface des zones à bâtir en Suisse a augmenté d'à peine 1 % pour atteindre environ 234'000 ha. Prenant en considération l'augmentation de la population, davantage de personnes vivent et travaillent aujourd'hui sur moins de surface que dans les années 2012 à 2017, constatent les statistiques de l’Office fédéral du développement territorial (ARE).
Actuellement un habitant a actuellement besoin en moyenne de 282 m² de surface, contre 291 m² il y a cinq ans et 309 m² il y a dix ans. Les nouvelles constructions sont aujourd'hui plus grandes ou plus hautes pour mieux utiliser leur emprise au sol. Cela vaut aussi bien pour les zones à bâtir déjà en place que pour celles nouvellement construites.
Urbanisation vers l'intérieur
Le fait qu'il
n'y ait pratiquement pas eu de création de nouvelles zones est dû en grande
partie à la loi sur l'aménagement du territoire (LAT). Celle-ci indique que les
cantons doivent veiller à développer leur urbanisation vers l'intérieur en
construisant de manière plus dense.
La faible croissance de la surface des zones à bâtir au cours des cinq dernières années s'explique avant tout par les stratégies de développement, indique l’ARE. Certains cantons ont par exemple ajouté aux zones à bâtir des surfaces qu'ils n'avaient pas encore recensées ou qu’ils avaient recensées différemment. Ce sont surtout les surfaces de transport qui ont augmenté de cette manière. En revanche, les zones d'habitation et de travail, qui représentent 91 % de la surface des zones à bâtir, n'ont pas augmenté.
L’équivalent de
la ville de Berne
Au cours des dix dernières années environ 6000 ha de terrain libre ont été construits
à l'intérieur des zones à bâtir, soit une surface légèrement plus grande que
celle de la ville de Berne. Mais il existe encore des réserves considérables de
terrains. Près de la moitié de ces zones actuellement non construites se
trouvent dans des communes urbaines, un peu plus d'un quart dans des communes
proches de la ville et un quart dans des communes rurales.