La dioxine découverte dans les sols lausannois stimule la recherche
Le coût de l’assainissement des sols se révèle parfois si élevé que la science est à la recherche de nouveaux procédés pour le réduire. L’EPFL a ainsi eu l’idée de recourir à l’action naturelle des micro-organismes pour s’attaquer aux substances toxiques. Les premiers résultats sont encourageants.
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Les sols lausannois largement pollués à la dioxine ont agi comme un déclic dans un processus de recherches entamé il y a des années.
L’EPFL met ses compétences au service de la dépollution des sols contaminés en proposant de nouveaux procédés moins coûteux. Ses chercheurs ont ainsi mis au point des techniques s’attaquant aux polluants organiques, tels que la dioxine ou les métaux lourds, en utilisant des micro-organismes comme les champignons ou les bactéries. Le procédé résonne surtout à Lausanne (VD), ville confrontée à une pollution importante.
Les chercheurs se basent sur le fait que les organismes vivant dans les sols ou les eaux peuvent ne quelque sorte manger les substances polluantes. Ils utilisent leur métabolisme pour dégrader ces dernières. A la manière du corps humain, qui transforme les féculents ou les pâtes alimentaires en glucose pendant la digestion.
Liaison chimique
cassée
L’EPFL est donc parvenue à utiliser des bactéries pour dégrader les solvants
chlorés contenus dans le sol. Ces derniers sont en effet les principaux
responsables de la pollution des nappes phréatiques, indique-t-elle dans un
communiqué. La transformation élimine la toxicité, par la production de
protéines et d’enzyme cassant la liaison chimique carbone-chlore des composants
polluants. Un phénomène parfaitement naturel.
Le procédé doit encore être affiné et étendu à d’autres polluants, indiquent encore les chercheurs. Il s’agit avant tout de créer les conditions propices à la dégradation des substances contaminé par les bactéries produites. Un processus rendu complexe par le fait que les polluants des sols sont multiples. Mais le jeu en vaut la chandelle, conclut l’EPFL, surtout lorsque le substrat est enrichi par de l’azote ou du phosphore.
Le procédé est largement utilisé hors de Suisse, depuis longtemps. Il a largement servi à assainir les côtes touchées par la marée noire de l’Exxon Valdez, en Alaska. Son application à plus petite échelle donne de bons résultats.