La Collégiale de Neuchâtel cachait ses tombes sous un chauffage à charbon
Sous les restes d’une ancienne installation de chauffage au charbon se cachaient des dizaines de sépultures dans la nef de la Collégiale de Neuchâtel. Les fouilles archéologiques ont permis d’en savoir un peu plus sur l’histoire de l’édifice, médiévale et du XIXᵉ siècle en particulier.
Crédit image: Office neuchâtelois du patrimoine et de l'archéologie
Les sépultures mis au jour dans la nef étaient cachées sous les restes d’anciennes installations de chauffage au charbon.
Petit à petit, le sous-sol de la Collégiale de Neuchâtel révèle ses secrets. Les travaux de restauration de l’édifice ont permis d’enlever les canalisations de chauffage pour permettre aux archéologues de fouiller et de découvrir des dizaines de sépultures sous des fragments de dalles en pierre jaune. Les ossements datent même d’avant la construction de l’église au XIIIᵉ siècle.
Parmi les preuves de ce lieu utilisé à la fois pour les morts et les vivants, les archéologues ont pu faire confirmer que le cénotaphe des comtes de Neuchâtel était en fait une tombe. Le monument, miraculeusement préservé des déprédations perpétrées au moment de la Réforme, a été mis en valeur. Il est désormais possible de le découvrir sur toutes ses faces, soit par une visite des lieux, soit sur une application.
Une grande chambre sous la nef
Le rapport de l’archéologue Christian de Reynier souligne que la précédente restauration
profonde de l’édifice avait caché ses vestiges funéraires. Les fouilles ont
aussi révélé les modes d’installation de chauffage en vigueur au XIXᵉ siècle. A
l’époque, le système était structuré autour d’une grande chambre de chauffe de
70 mᶟ située sous la nef. Un calorifère d’une maison genevoise y était installé,
et les canalisations d’air et de fumée y convergeaient. Au nord, un couloir permettait au personnel d’accéder à une cave à
charbon.
Les archéologues ont aussi découvert les restes d’une installation de chauffage provisoire, installée pour le jugement des insurgés royalistes de 1856. Celle-ci, formée d’une fosse et d’aménagements maçonnés, occupait toute la largeur de la travée du bas-côté nord de la nef.
Aujourd’hui, les fouilles laissent petit à petit la place à un nouveau plancher en terrazzo et un nouveau chauffage. Mais l’Office neuchâtelois du patrimoine et de l’archéologie a pu combler les lacunes de l’histoire. Avant de mener la poursuite de ce chantier de rénovation démarré il y a plus de dix ans.