La Blüemlihalle d’Augusto Giacommeti restaurée: Derrière la porte... un chef d’œuvre
Que se cache-t-il derrière une porte ? Parfois, un corridor sans charme. Et parfois... une surprise.
A Zurich, quand on pousse la porte en bois de l’Hôtel de police, à la Bahnhofquai 3, on découvre tout simplement un trésor : la Blüemlihalle, le « hall des fleurettes ». Dans une explosion de reflets or, d’orange vif et de jaune flamboyant, les murs, colonnes et plafond voûté se parent de motifs floraux éclatants. Un chef d’œuvre signé Augusto Giacometti, parent du sculpteur Alberto. Mais comment est-il possible qu’une ancienne cave d’orphelinat, triste et morne, ait été pareillement métamorphosée ? La responsabilité en incombe à Gustav Gull, urbaniste municipal de Zurich et architecte du Musée national suisse, qui fut chargé, il y a un siècle, de transformer l’orphelinat en bâtiment administratif. Plutôt que de laisser ce dépôt en l’état, il décida d’aménager l’ancienne pièce voûtée en hall d’entrée. Puisque la luminosité n’était pas idéale, pourquoi ne pas demander à un peintre d’éclaircir ces voûtes en recourant à des moyens artistiques ? Et un concours fut donc lancé... Augusto Giacometti l’emporta, avec en prime une liberté totale pour faire ce qu’il voulait. Terminée en 1925, la salle vient d’être restaurée. Il faut dire que la plus grande partie des voûts et plafonds a été exécutée avec une peinture a secco, sur du plâtre sec. Une technique où les pigments adhèrent moins bien, mais qui présente l’avantage d’être plus rapide et de pouvoir corriger les erreurs facilement. En échange d’une simple pièce d’identité, la Blüemlihalle peut être admirée gratuitement tous les jours de 9 h à 11 h et de 14 h à 16 h.