La baisse du volume des glaciers complique la collecte de leurs données climatiques
Les glaciologues suisses se disent préoccupés par les difficultés qu’ils rencontrent dans les Grisons et en Suisse en général. Le volume des glaciers a fortement diminué et la collecte de leurs données climatiques se révèle de plus en plus difficile.
Crédit image: zvg, Office des forêts et des dangers naturels
Les langues glaciaires se sont entre-temps retirées au point de reposer sur des flancs rocheux abrupts, rendant ainsi la glace à peine reconnaissable sous les éboulis.
Dans les Grisons, une vingtaine de glaciers sont régulièrement mesurés. Comme les langues glaciaires se sont entre-temps retirées au point de reposer sur des flancs rocheux abrupts ou que la glace est à peine reconnaissable sous les éboulis, les mesures deviennent plus difficiles.
Chaque année, l'Office des forêts et des dangers naturels mesure sur place les langues glaciaires d'une vingtaine de glaciers des Grisons à l'aide d'un GPS. Il a ainsi récolté des données sur les cent dernières années. Les glaciologues du réseau suisse de mesure des glaciers (Glamos) les combinent avec des informations provenant de photos aériennes pour constater l’évolution du volume glaciaire dans les Alpes.
Malgré les grandes quantités de neige de l'hiver dernier et un été relativement frais en comparaison, les scientifiques ont constaté une perte du volume glaciaire dans les Grisons. Ainsi, le Vadret da Morteratsch en Haute-Engadine a perdu environ 57 m de longueur par rapport à l'année précédente. Cela correspond à la moyenne des dix dernières années.
Des glaciers à
peine praticables
Ce recul continu se manifeste également au niveau des langues glaciaires. De
plus en plus d'entre elles ont diminué au point que leurs contreforts se
trouvent sur des flancs rocheux abrupts. Elles ne peuvent plus être parcourues
sans danger en raison des chutes de pierres et de glace permanentes. Le Vadret
dal Cambrena au col de la Bernina ou le Glatscher da Punteglias dans la
Surselva en sont des exemples marquants.
Crédit image: zvg, Office des forêts et des dangers naturels
Repères sur le recul du glacier Porchabella en septembre 2021.
D'autres glaciers, comme le Vadret da Lischana en Basse-Engadine ou le Glatscher da Lavaz dans la Surselva, ont entre-temps tellement fondu que leur bordure n'est plus que difficilement reconnaissable sous les débris restants. Il est de plus en plus difficile de distinguer les glaciers en décomposition et les petits glaciers. Signe que les expertises se déroulent dans des conditions toujours plus aléatoires.