L'Insectarium de Montréal remporte une distinction d'architecture
Le projet de transformation de l’Insectarium de Montréal
a remporté le prestigieux Grand Prix d’excellence en architecture 2023 de
l’Ordre des architectes du Québec. Le parcours immersif, la synergie entre
l’architecture et le paysage ainsi que les défis techniques relevés pour concrétiser
le concept muséal ont impressionné le jury.
Crédit image: V2com, James Brittain — Kuehn Malvezzi / Pelletier de Fontenay / Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium
L'insectarium de Montréal a été métamorphosé. Vue sur la façade principale et le Jardin des pollinisateurs
Après une longue période de conception et de construction de
sept ans, l'Insectarium de Montréal a ouvert ses portes l'année dernière, révélant au
public des centaines d'espèces d'insectes. Le nouveau complexe, qui
remplace l'ancien bâtiment datant de 1990, présente d’importantes expositions
d'insectes naturalisés et des habitats permettant aux espèces vivantes de
s’épanouir. Un labyrinthe sensoriel immersif est au cœur du projet, ainsi qu’un
jardin, une grande serre, un atelier de création et des zones de production.
Consortium d'architectes internationaux
Le projet de l'Insectarium a été réalisé par les
architectes berlinois Kuehn Malvezzi, les firmes montréalaises Pelletier de
Fontenay et Jodoin Lamarre Pratte architectes, ainsi que les architectes de
paysage atelier le balto, basés à Berlin. En collaboration avec les ingénieurs
Dupras Ledoux et NCK, cette équipe avait remporté en 2014 le concours
d’architecture international avec un concept visant à fusionner l'architecture
et la nature.
Crédit image: V2com, Kuehn Malvezzi / Pelletier de Fontenay / Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium
L'entrée du labyrinthe emmène les visiteurs sur un chemin descendant incurvé et aux parois inclinées.
Regroupant le Biodôme, la Biosphère, l’Insectarium, le
Jardin botanique et le Planétarium, Espace pour la vie est le plus grand
complexe muséal en sciences de la nature du Canada. Il incarne un mouvement
urbain audacieux et créatif qui invite chacun à repenser le lien
qui unit l'humain et la nature et à cultiver un nouveau mode de vie. C’est dans
cette volonté que le nouvel Insectarium, niché aux côtés du Biodôme et du
Jardin botanique, vise à transformer la relation du public avec les insectes
par une approche architecturale et muséologique innovante.
Architecture et nature
L'architecture extérieure de l'Insectarium est caractérisée par trois volumes
archétypaux qui s’intègrent au paysage du Jardin botanique. Le Jardin des
pollinisateurs fait office d'espace d'accueil relaxant en plein air. Il descend
jusqu'à la base de la serre, qui accueille le hall d’entrée et des milieux de
vie pour insectes vivants. Au-delà de la serre, un monticule végétalisé et
énigmatique émerge en surface. Ce dôme en forme de cocon abrite la collection
de l'Insectarium.
Crédit image: V2com, James Brittain — Kuehn Malvezzi / Pelletier de Fontenay / Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium
La collection de spécimens naturalisés de l’Insectarium est exposée dans une salle en forme de dôme de dix mètres de haut.
L'expérience du visiteur de l'Insectarium commence et se termine par une promenade dans le Jardin des pollinisateurs. Il estompe la limite entre l'intérieur et l'extérieur, tout en offrant une première rencontre avec la vie entomique.
Immersion interactive
Une fois le hall d'entrée franchi, commence l'expérience
immersive de la métamorphose sensorielle. Le Labyrinthe emmène les visiteurs
sur un chemin descendant incurvé et aux parois inclinées. Le parcours est conçu
pour désorienter, pour signaler l’abandon des environnements spatiaux connus et
l'entrée dans un passage souterrain de six Alcôves perceptuelles. Après avoir expérimenté différentes sensations dans les
six salles, les visiteurs rencontrent finalement des insectes vivants dans la
Galerie tête-à-tête. Six boîtes d'observation conçues sur mesure permettent aux
visiteurs de faire abstraction du monde extérieur en pouvant observer de près
des insectes dans différents vivariums. Les niches facilitent un contact intime
avec les différentes espèces, qui a été précédemment redéfini par les espaces
perceptifs et immersifs.
Collection chromatique
La collection de spécimens naturalisés de l'Insectarium
est abritée et exposée dans une salle spectaculaire de 10 m de haut en forme de
dôme, qui émerge de la terre près du bâtiment. Sur la paroi intérieure en
béton projeté, 72 cadres de présentation exposent la vaste et unique collection
d'insectes préservés du musée, qui se déploie sur deux bandes horizontales. La
première bande est organisée de manière chromatique pour montrer
l'extraordinaire biodiversité et la beauté des insectes. La deuxième suit une
logique encyclopédique pour révéler le succès évolutif des insectes à travers
différents thèmes, tels que l'habitat et le genre. Ces deux niveaux ont pour
effet combiné d'étonner et d'instruire le public.
Crédit image: V2com, James Brittain — Kuehn Malvezzi / Pelletier de Fontenay / Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium
Le grand vivarium avec de nombreux insectes en liberté ravit les visiteurs de l'insectarium.
Réémergeant des textures terrestres souterraines, les
visiteurs entrent dans le Grand vivarium. Cette serre spacieuse et baignée de
lumière présente un parcours à travers une série de microclimats favorisant la
vie de diverses espèces de plantes et d'insectes. Un grand nombre de ces
insectes, tels que les papillons et les chenilles, se déplacent librement dans
l'espace. D'autres, comme les fourmis coupeuses de feuilles, les scarabées
géants, les scorpions et les mille-pattes géants, sont présentés dans des
vivariums en verre intégrés au paysage botanique du Grand vivarium.
Construction bioclimatique
Afin que le bâtiment soit en symbiose entre ses
habitants et ses visiteurs, l'Insectarium intègre plusieurs principes
bioclimatiques et de durabilité. La forme en gradins du volume de la serre est
naturellement orientée vers le sud et les zones situées en surface bénéficient
d'un ensoleillement maximal tout au long de l'année. Des dispositifs mécaniques
perfectionnés permettent de récupérer une grande partie de la chaleur générée
dans les serres et de la redistribuer pour chauffer le reste du bâtiment.
Les parties souterraines profitent de la masse thermique
de la terre pour stabiliser les variations de température et maximiser
l'isolation du bâtiment. Une série de systèmes complémentaires tels que des
stores textiles, des persiennes motorisées, des puits géothermiques, la
récupération des eaux pluviales et l'utilisation de matériaux locaux, durables
et sans COV renforcent l'approche bioclimatique du bâtiment et font de
l'Insectarium un bâtiment véritablement durable. La certification LEED Or est
visée.