Genève va assainir les éclusées du Rhône pour rééquilibrer la nature
Pour ménager l'écosystème du Rhône, l'Etat de Genève et les Services industriels genevois (SIG) prendront cet automne des mesures pour diminuer l'impact des éclusées sur le fleuve. Ces variations du débit de l’eau turbinée permettent d’amortir les coûts d’approvisionnement électrique du canton. Ils nuisent cependant à la faune aquatique.
Crédit image: Etat de Genève, CC_BY-SA_2.0
Les SIG pourront augmenter le seuil du débit du Rhône à la hauteur du barrage du Seujet pour favoriser l'équilibre du milieu naturel du fleuve en aval.
Les études menées par SIG, l'exploitant des barrages hydroélectriques genevois, en collaboration avec l'Office cantonal de l'eau (OCEau), ont permis d'élaborer une série de mesures d'assainissement des éclusées. Elles seront mises en œuvre dès ce mois d'octobre, à la suite de l'autorisation accordée par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Augmentation du débit hivernal du Rhône
Les premières mesures qui seront déployées pour la gestion du Rhône comprennent
des modifications des fonctionnements des ouvrages du Seujet et de Verbois.
Cela inclut l’augmentation du débit minimum hivernal de 50 à 80 m³/s pour
maintenir un niveau du Rhône plus élevé.
L’accompagnement
des crues de l’Arve favorisera
aussi un écoulement fluvial plus naturel, et réduira l’amplitude entre le débit minimum et maximum
journalier lors des périodes propices au développement des alevins. Ces actions
seront mises en œuvre tout en garantissant la régularisation du niveau du
Léman, qui est la fonction prioritaire du barrage du Seujet.
En parallèle, un suivi biologique sera effectué pour évaluer l’efficacité de ces mesures. Cela comprendra l’analyse des variations de débits, des substrats des berges, les proportions des surfaces mises à sec sur les rives, ainsi que le suivi piscicole, des surfaces de frayères, et des peuplements de la macrofaune. Enfin, des mesures constructives seront élaborées, notamment la construction d’habitats relais (blocs, caches) conçus spécifiquement pour la faune piscicole du Rhône.
Autorisation en
attente de validation
Ces premières mesures feront l'objet d'un monitoring avec des possibilités
d'adaptation. A noter que cette autorisation de mise en œuvre est provisoire et
d'une validité d'une année puisqu'elle permet de déployer les mesures sur les
ouvrages et doit encore être complétée par la transmission des coûts induits
par la perte commerciale liée à la vente de l'énergie pour pouvoir demander les
compensations financières octroyées par la Confédération. L'autorisation de
l'OFEV pourra devenir définitive à la fin du premier trimestre 2024.