Six immeubles vont devoir être assainis et rénovés suite à l’incendie
Six bâtiments du Vieil Aigle ont subi un terrible incendie il y a moins de deux semaines. Le feu a surtout touché les toitures. La plupart des 90 résidents évacués ont déjà pu réintégrer leurs murs mais les dégâts sont importants
Les façades laissent à peine deviner la violence du feu qui s’est propagé, à partir d’une bougie oubliée, aux rideaux d’un salon de massage, avant d’être attisé par le foehn vers les logements contigus de ce quartier médiéval. Il faut franchir le seuil des deux bâtiments les plus touchés pour mesurer l’ampleur du sinistre.
Sortir les gravats
Derrière les papiers peints qui partent en lambeaux, les murs sont trempés. Des moisissures se sont déjà développées à certains endroits. Dans les pièces entièrement vidées au lendemain de l’incendie, des déshumidificateurs tournent à plein régime. «Il va falloir aérer tout ça, sinon la mérule va attaquer», avertit le patron de l’entreprise spécialisée qui a déjà sorti quatre bennes pleines, 40 m3 de gravats pour le seul numéro 30 de la rue du Bourg. Il envisage encore deux semaines de travail pour ses quatre ouvriers afin de mettre à nu la construction. Puis il faudra se soucier de la toiture calcinée, dont le squelette carbonisé griffe le ciel. Pour les habitants qui réintègrent les logements abîmés, une autre vie doit s’organiser pour au minimum une année, le temps de tout refaire.
Etat des lieux et devis
Du sérieux coup de peinture à la réfection totale, l’agenda des différents propriétaires sera rythmé, ces prochains mois, par les allées et venues des ouvriers. «On sent que ça atteint les gens au cœur. J’ai été impressionné par les messages de soutien qu’on a reçus, témoigne Serge A. qui, même dépourvu de local, continue de travailler, son téléphone collé à l’oreille. Tout le réseau d’entrepreneurs du Chablais dont je suis membre m’a proposé de l’aide spontanément.»
Impliquées aux premières heures suivant le feu, les autorités communales n’ont pas eu à effectuer de suivi particulier, les sinistrés ayant pu se reloger d’eux-mêmes. «La remise en état incombe maintenant aux propriétaires, note le syndic, Frédéric Borloz. Bien sûr, nous resterons attentifs lors des réfections, si elles doivent nécessiter des modifications.»
Pour les principaux concernés, la blessure est encore trop fraîche pour envisager des projets. Certains ont mandaté un architecte pour réfléchir à la réfection. Quant à chiffrer les dégâts, il est trop tôt aussi. «Il nous manque encore plusieurs devis pour connaître l’estimation totale des dommages», précise Claudia Dormeier Freire, chargée de communication à l’ECA.