Villes fleuries : taper dans le budget communal ou organiser des concours publics ?
Villes et villages dépensent parfois des fortunes pour fleurir leurs rues et balcons. Les concours proposent une alternative.
C’est Marianne Mühlethaler, municipale des Parcs de Saint-Saphorin, dans le Lavaux, qui s’est plainte du petit budget consacré au fleurissement du village de Saint Saphorin, soit 5'000 francs pour l’année, tandis que le villlage voisin Chexbres, dit «balcon du Léman», dépense 67'500 francs pour sa décoration florale.
De quoi aura l’air la commune sans fleur?
Alors que la commission de gestion proposait de raboter le budget floral avec l’un des 24 amendements pour trouver des économies, l’élue avait questionné avec succès: «On en est vraiment à 1'000 francs près pour la décoration d’un des plus beaux villages de Suisse? De quoi aura l’air la commune, quand on sait que rares sont les privés qui mettent des fleurs à leur balcon?» Passant d’un village à l’autre, quel promeneur pourrait en effet deviner la différence de 62'500 francs du budget 2018 entre ces deux communes à la ligne «décoration florale»: 67'500 francs pour le balcon du Léman, contre 5'000 pour le village médiéval à l’église emblématique. Dans les communes voisines, Rivaz y consacre 7'000 francs, Puidoux 15'000 et Bourg-en-Lavaux, le chef-lieu, 35'000 francs.
Les concours villes fleuries
Dans des villages moins fortunés, comme à Delémont, depuis trois ans, on compte sur l’engagement individuel, largement encouragé par le concours «vieille ville fleurie». Un autre concours romand: villesfleuries.ch, enregistre 20 communes participantes. En Gruyère, le concours des villages fleuris propose aux habitants d'Epagny, Gruyères, Le Pâquier, Moléson-sur-Gruyères et Pringy de parer leur maison ou leur appartement de créations florales. Les passants sont ensuite invités à faire le tour des quartiers et à prendre part aux votations.
Les bénévoles mettent la main à la plante
A Chexbres, en plus du budget conséquent consacré au fleurissement, une poignée de bénévoles se charge, depuis cinq ans, de débarrasser les bacs des fleurs fanées entre juin et septembre. Marlyse Paley, épouse du municipal des espaces verts Jean-François Chevalley fait partie du groupe dit «des fleurs fanées». «Nous sommes une petite dizaine, surtout des retraités, à nous être répartis les bacs, témoigne-t-elle, mentionnant que le groupe cherche à recruter. Chacun consacre une ou deux heures par semaine pour nettoyer son coin.» Un travail que la bénévole qualifie de «gratifiant», au vu des commentaires reconnaissants des citoyens.