Villejuif-Gustave Roussy, une gare parisienne mise en boîte
Le réseau du Grand Paris Express ouvre une nouvelle gare au sud de la capitale française faite de prouesses techniques. Son architecte Dominique Perrault l’a conçue comme une boîte cylindrique de près de 50 m de profondeur. La station fait ainsi pénétrer la lumière naturelle sans recourir à trop d’artifices.
Crédit image: Architecture Dominique Perrault, Anne-Claude Barbier, Société des grands projets
La grande verrière coiffant la gare permet une très grande diffusion de lumière naturelle à l’intérieur.
C’est un silo revêtu en inox qui abrite depuis quelques jours la nouvelle gare parisienne de Villejuif-Gustave Roussy. Maillon essentiel du réseau de transports du Grand Paris Express, la construction permet de connecter deux lignes tout en desservant un quartier de 19'000 habitants. Un puits de lumière s’engouffre jusqu’à près de 50 m de profondeur, concrétisant ainsi la volonté de l’architecte Dominique Perrault de mettre une gare en boîte.
Crédit image: Société des grands projets
La circulation des voyageurs est pensée de manière verticale, de manière à procurer plus de confort.
Le chantier a débuté il y a huit ans. La nouvelle gare occupe un espace urbain de 7500 m² en surface, au centre d’un vaste parvis arboré. Elle comporte deux quais souterrains superposés à 37 et à 48 m de profondeur. Elle est dotée de six accès et peut accueillir jusqu’à 100'000 voyageurs par jour.
Nombreux défis
d’ingénierie
Les prouesses techniques n’ont pas manqué pour respecter la volonté de l’architecte
et du maître d’ouvrage. En particulier la création d’une gare en forme de boîte
circulaire. Deux tunneliers ont aménagé les accès ferroviaires. Le chantier a
excavé 300'000 m³ de terres, évacuées vers des installations de tri et de
recyclage. La construction des murs de soutènement de la gare, des sols et des dalles n’a pas non plus été de tout
repos. De même l’aménagement de tous les
équipements techniques – ascenseurs, vidéosurveillance, insonorisation et
autres portiques des voyageurs, a relevé de nombreux défis.
Dominique Perrault a en effet imaginé d’introduire la lumière naturelle à très grande profondeur. Pour cela, le puits est coiffé d’une immense verrière et doté d’un système d’éclairage réduisant le nombre d’équipements mécaniques. Le très grand volume de la gare a aussi déclenché une réflexion évitant une trop grande résonance. La gare aussi maintien une température constante dans sa plus grande profondeur sans recourir à un approvisionnement énergivore, à l’image d’une cave. La circulation verticale des voyageurs crée aussi un centre de vie sur plusieurs niveaux, pour créer une mobilité agréable.
La nouvelle gare est située à quelques kilomètres au nord de l’aéroport d’Orly. Elle permet la connexion entre des liaisons sud-nord et ouest-est en bordure du Paris intra-muros. Elle fait désormais partie des huit stations emblématiques de ce nouveau réseau de transports urbain.