Vienne a reconverti une tour de DCA en un aquarium en hauteur
La capitale autrichienne a réussi le tour de force de transformer l’une de ses trois tours de défense antiaérienne de la Seconde Guerre mondiale en aquarium. La Maison de la mer offre aujourd’hui onze niveaux d’expositions aménagés dans une structure massive de béton armé.
Crédit image: Philippe Chopard
Les ouvertures en façade ont permis la création de vastes espaces vitrés.
Le souvenir de la Seconde guerre mondiale s’est estompé dans la capitale autrichienne, mais l’architecture militaire développée par Friedrich Tamms dans les années 1940 demeure. Les trois tours de défense antiaérienne construites pour résister aux bombardements alliés subsistent, et l’une d’entre elles a été progressivement reconvertie en aquarium dès 1957.
La question de
la démolition de ces ouvrages de défense, témoins d’une sombre période, s’est
certes posée après la fin de la guerre. Mais les urbanistes et constructeurs
autrichiens de l’époque ont vite constaté que la tour numéro 2, implantée dans
le parc Esterhazy de Vienne, était suffisamment solide pour envisager sa transformation.
Ce qui a été entrepris, avec une première ouverture sur deux niveaux.
Cinquante ans de travaux
Le chantier de
création de cet aquarium a duré presque cinquante ans. L’épaisseur des murs d’origine
en béton armé a permis d’y percher plusieurs bassins, dont un d’une capacité de
300'000 litres. Compactes à l’origine, les façades ont été en partie ouvertes pour
créer il y a vingt ans un espace tropical vitré ancré dans la structure. Le
toit de la tour de défense abritait une station de radar qui pouvait être
protégée des bombes par une structure en béton de 3,5 m d’épaisseur. C’est
aujourd’hui un restaurant panoramique perché à près de 50 m de hauteur. L’ascenseur
d’origine n’a enfin été remplacé qu’en 1998.
L’aquarium de Vienne se démarque de l’architecture prestigieuse des palais des Habsbourg, mais ses onze niveaux d’expositions en font aussi un exemple de reconversion de bâtiments devenus inutiles. L’intérieur d’origine y a été totalement repensé. La fonction militaire du bâtiment y est devenue invisible, même si l’épaisseur des murs la laisse entrevoir ici ou là.