Une nouvelle infirmerie soigne les détenus de La Chaux-de-Fonds
Après 19 mois de chantier, l'établissement pénitentiaire de La Promenade possède désormais une infirmerie moderne, améliorant les soins médicaux et psychiatriques. Grâce à un financement de 5,6 millions, le bâtiment a été surélevé d’un étage pour améliorer la prise en charge sanitaire des détenus.
Crédit image: Etat de Neuchâtel
Le choix de la surélévation se justifie par l'exiguïté des lieux.
Depuis plusieurs années, le service de médecine et de psychiatrie pénitentiaire de l'établissement de détention de La Promenade à La Chaux-de-Fonds (NE) prodiguait des soins aux personnes détenues dans des conteneurs placés dans la cour de promenade. Ces conditions n'étaient idéales ni pour leur prise en charge, ni pour le personnel soignant. Après 19 mois de travaux, une nouvelle infirmerie est désormais en fonction et offre des conditions de travail optimales pour le traitement médical et psychiatrique des détenus.
Des travaux
complexes
Le Grand Conseil neuchâtelois a voté 5,6 millions de francs pour doter le bâtiment
pénitentiaire d d’un étage supplémentaire. Le chantier a été complexe, puisqu’il
a fallu adapter ses exigences aux normes de sécurité de l'établissement sans
pénaliser le fonctionnement de celui-ci. La prison de La Chaux-de-Fonds est en
effet d'un niveau de sécurité élevé et accueille des personnes pour tous types
d'infractions. Il a donc éviter de mettre en danger la sécurité de la
collectivité, du personnel ou des personnes détenues.
Sécurité primordiale
Au final, plus de 350 identités d'intervenants externes ont été contrôlées, des
formations spécifiques ont été mises en place et le personnel de
l'établissement a également dû être mis à contribution, sans compter la
complexité de l'adaptation des dispositifs sécuritaires existants (barbelés,
caméras, etc.) à la pose d'échafaudages. Malgré une bonne anticipation,
l'établissement a dû faire face à des imprévus. Ainsi, la tempête du 24 juillet
2023 ainsi que de fortes pluies ont retardé l'avancement des travaux et
compliqué le fonctionnement usuel. Des infiltrations d'eau conséquentes ont par
exemple été constatées et des personnes détenues ont dû être placées en
détention dans d'autres établissements de Suisse.
Développement
durable derrière les barreaux
Ces travaux illustrent aussi l'engagement de l'Etat neuchâtelois en faveur du
développement durable. Le toit plat de la nouvelle structure accueille une
installation solaire de 380 m² conçue en tenant compte des exigences
strictes de sécurité et de maintenance. Certifiée selon le standard énergétique
Minergie-P®, cette installation produit annuellement environ 70'000 kWh d’électricité,
ce qui correspond à la consommation énergétique moyenne de 20 ménages. La sélection
des matériaux utilisés pour la construction a aussi été rigoureuse. Ont été
privilégiés des isolants en laine minérale, pierre ou verre, ainsi que des
matériaux de construction durables comme le fibrociment.
Une dimension
culturelle
Ces travaux ont également intégré une dimension artistique. L'Etat de Neuchâtel
a organisé un concours sur invitation. Une somme de 40'000 francs a ainsi été
consacrée avec pour but d'animer certaines surfaces intérieures de la prison
par une intervention artistique. Et c’est la plasticienne Charlotte Favre qui a
remporté l’appel d’offres avec un projet intitulé « Belly Swing ». En
s'appropriant les espaces et les volumes, l’oeuvre propose d'exposer des formes
organiques et colorées dans les quatre salles de l'infirmerie. Celles-ci sont
réalisées en mousse et une couleur dominante spécifique a été attribuée à
chaque salle.