Un nouveau modèle de financement d’une institution académique
L’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) a inauguré au début du mois sa Maison de la paix. C’est l’aboutissement d’un projet de 20 ans et dont une première mouture fut refusée en votation populaire en 1998. C’est aussi l’incarnation d’un nouveau modèle de financement d’une institution académique.
Avec sa nouvelle passerelle, inaugurée il y a quelques jours, son avenue et, maintenant, ce complexe, c’est une nouvelle ville qui s'est créée dans le quartier de Sécheron ou représentations diplomatiques, organisations intergouvernementales et non gouvernementales, institutions académiques, économiques, culturelles et scientifiques s’imbriquent. Désormais indissociables, ces structures agissent dans tous les domaines de la coopération internationale.
L’institut est déjà installé depuis une année dans les premiers pétales, du nom des bâtiments qui composent l’élégant ensemble architectural. «Nous avons voulu être propriétaires des murs, explique Philippe Burrin, le directeur de l’IHEID. Nous avons pris le risque de la construction et de son montage financier.» Les collectivités publiques ont subventionné le projet, mais sans que cela se traduise en droit de propriété. Le projet aura coûté 212 millions de francs. Le montage financier a été rendu possible par la garantie de loyers payés par les trois centres de la Confédération hébergés dans la Maison de la paix.
Ces trois organisations sont le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) et le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF). Ce dernier n’emménagera qu’en début d’année prochaine.
Le bâtiment est plus grand de deux pétales qu’initialement projeté. L’IHEID voulait en effet accueillir davantage d’organisations et donc de locataires. Cette extension s’est faite sans soutien public. L’ONG Interpeace et le World Business Council for Sustainable Development, qui réunit les plus grandes entreprises mondiales, rejoindront aussi la Maison de la paix. «Nous n’accueillons que des organisations à but non lucratif et actives dans le domaine international», poursuit Philippe Burrin. Il ne reste que quelques centaines de mètres carrés encore disponibles.(pal)