Un bâtiment ouvert sur le cosmos pour l’Université de Strasbourg
La galerie circulaire du nouveau planétarium du Jardin des sciences de Strasbourg offre une expérience immersive inédite. Un système de projection laser haute définition en agrémente la visite, dans un bâtiment dont la forme ne laisse aucun doute sur son affectation à l’astronomie.
Crédit image: V2com, Maxime Delvaux
Le planétarium crée un lien entre le ciel et la terre, l’ombre et la lumière, l’astronomie et l’esthétique.
Le nouveau planétarium du Jardin des sciences propose un voyage inédit dans le ciel et le cosmos au cœur de l’Université de Strasbourg. Installé dans un parc paysager, ce bâtiment singulier se distingue par sa forme inspirée par l’astronomie. Il doit son design à une équipe d’architectes franco-canadiens. Il s’impose comme un repère dans la ville et un écrin de rêve pour les adeptes de l’observation des étoiles.
Un rapport au ciel et au sol
Entre les imposants instituts de zoologie et de
géologie, le
planétarium est constitué de deux volumes sombres qui se détachent dans la
masse verdoyante du jardin. Un cône tronqué pour abriter la salle de projection
de 138 places doublée de sa galerie d’accès et un volume cylindrique pour
accueillir le hall du Jardin des sciences et les services associés y sont
construits. Tendu vers le ciel, le cône tronqué suggère une quête de
connaissances de l’univers, tandis que le hall d’accueil, ouvert et rayonnant,
renvoie vers les multiples sites gérés par le Jardin des sciences.
Un bâtiment-machine
La géométrie insolite de l’édifice évoque les bâtiments-machines construits au
XIXe siècle sur le site, tels la coupole de l’observatoire ou les pavillons des
mires. Elle renvoie aux instruments
de mesure de l’astronomie, comme l’astrolabe.
Pour les passants, le disque métallique du cône fait signe et réagit aux
couleurs changeantes du ciel et pour les riverains qui surplombent le site, la
cinquième façade du planétarium évoque un instrument astronomique posé dans un
jardin.
Crédit image: V2com, Maxime Delvaux
Les caractéristiques architecturales du bâtiment s’inspirent d'instruments astronomiques.
Les deux éléments, le planétarium et l’accueil du Jardin des sciences sont faits de matériaux communs, mais organisés de façon opposée. Le planétarium, introverti, est vide sur son pourtour (galerie d’accès à la salle) et plein en son centre (la salle) tandis que l’accueil, largement ouvert sur le jardin, est vide en son centre (le hall) et cerné d’une couronne bâtie (les services). L’un est lumineux et s’ouvre sur le ciel par une verrière formant un cadran solaire tandis que l’autre est plongé dans l’obscurité, pour fabriquer le ciel artificiel du théâtre cosmique.
Visite en immersion
Glissée entre l’hémisphère et la face intérieure du cône, la galerie circulaire
en pente légère offre une expérience spatiale pour passer de la clarté du hall
à la pénombre indispensable au théâtre cosmique, où se fabriquent les cieux
artificiels. Les panneaux de bois CLT de la structure mise à nu y atteignent 17
m et forment des facettes géantes: une démesure qui prépare au voyage dans
l’espace. La rampe en pente douce conduit le spectateur en haut de la salle,
sous le dôme de projection dont la suspension et l’inclinaison accusent l’effet
d’immersion. L’éclairage, minimal, éclaire un environnement bleu nuit à haut
coefficient d'absorption. Les six projecteurs numériques répartis au pourtour
sont accessibles par la galerie technique qui entoure la salle.
Crédit image: V2com, Maxime Delvaux
La galerie interactive et circulaire permet d'explorer le cosmos.
Bois brûlé et aluminium à l'extérieur, bois clair et plâtre à l'intérieur: les matériaux utilisés pour le bâtiment sont peu nombreux, simples et contrastés. En extérieur, l’aspect tellurique ou volcanique du bâtiment est renforcé par une pellicule carbonisée de lames de pin, dont la texture marquée, d’un brun noir profond, prend des reflets argentés sous un soleil rasant. En intérieur, les panneaux de bois clair prennent le relais, contribuant à l’atmosphère lumineuse du hall. La compacité du bâtiment, l’orientation des ouvertures côté hall permettent de limiter fortement les déperditions thermiques du bâtiment pour une bonne performance environnementale.
Jardin des sciences, jardin public
Traversant entre les deux rues, il est conçu comme une succession de milieux
végétaux, du sous-bois ombragé au nord aux prairies ponctuées d’arbres au sud.
En complément des beaux arbres conservés, des arbres de hauts jets et des
cépées à fleurs composeront une ambiance forestière aux couleurs automnales
marquées, en écho à la diversité du Jardin botanique tout proche. Au sud, une
longue noue plantée permet la régulation des eaux pluviales et enrichit la
gamme de milieux. En ponctuation, huit jardins circulaires à vocation
pédagogique (les constellations) présentent des cortèges végétaux et paillages
minéraux variés en écho aux Instituts de zoologie et de zoologie et au
Jardin botanique et en référence aux huit planètes du système solaire.