Rétrospective exceptionnelle à Paris: Jean Tschumi crée l’événement
La réouverture des musées en France permet de redécouvrir et mettre en valeur l’œuvre de Jean Tschumi. La Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, consacre une rétrospective à l’architecte suisse en s’appuyant sur la donation de plusieurs centaines de dessins accordée par son fils, Bernard Tschumi.
Né à Genève en 1904, Jean Tschumi débarque à Paris à l’âge de 16 ans, s’y forme à l’architecture, aux Beaux-Arts, et l’enseigne plus tard à Lausanne, dans une nouvelle école qui allait devenir… l’EPFL. Ce Suisse très français eut des agences dans les deux villes et bâtit dans les deux pays, faisant régulièrement l’aller-retour entre ces deux points d’ancrage et devait même mourir en 1962 dans le train de nuit Paris-Lausanne.
Don du fils
Alors quand son
fils, Bernard Tschumi, architecte également, a voulu faire don de 342 dessins
issus de l’agence parisienne, c’est la Cité de l’architecture et du patrimoine
qu’il a choisi. L’occasion de proposer la première rétrospective en France
consacrée à Jean Tschumi, reconnu notamment sur les rives du Léman pour les
sièges de Nestlé, l’OMS ou encore la Vaudoise Assurance.
L'architecture comme art total
L’exposition, visible
du 19 mai au 19 septembre, retrace le parcours d’un des architectes et
enseignants suisses les plus complets du XXe siècle. De ses débuts de
décorateur au concours pour le siège de l'Organisation mondiale de la Santé,
l'exposition dévoile une architecture pensée comme un art total, à la croisée
des leçons décoratives des années 1930, de l'héritage moderne d’Auguste Perret
et des modèles américains de fonctionnalité et de confort des années 1950.
Le nom de Jean Tschumi est attaché à une architecture de prestige, fonctionnelle et moderne, spécialisée dans les laboratoires pharmaceutiques et les sièges d’entreprises. A travers une douzaine de projets majeurs, cette première rétrospective française embrasse tous les aspects d’une production qui conjugue des disciplines, des techniques et des échelles variées. Décoration et ensemble mobilier, urbanisme souterrain et grands plans de ville, architecture «corporate» et projets de tours, intégration des arts et du paysage sont autant de recherches qui contribuent à la poursuite sans cesse renouvelée d’une œuvre d’art totale.